La tempête Benjamin, la bien nommée, une « bombe météorologique ? », bat son plein et décoiffe le pays. Les vents inquiètent même la Corrèze, en vigilance « orange » inédite. Si les pluies continuent à ce rythme, peut s’en faut que les quais de la Corrèze (la rivière) à Brive ou Tulle, et de la Vézère à Treignac ou Uzerche, ressemblent bientôt aux fronts de mer de Normandie, aux ports bretons ou aux plages de l’Atlantique.
Clé de voûte du système démocratique américain, la Cour suprême doit statuer, ces prochaines semaines, sur les abus de pouvoir commis par Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche. Composée majoritairement de juges conservateurs, l’institution a fait preuve jusque-là d’une très grande compréhension vis-à-vis du Président des Etats-Unis. Qui ne demande qu’à en profiter.
Dans un texte récemment publié dans Persuasion — l’une des rares revues américaines qui défend encore un débat public apaisé — Francis Fukuyama s’interroge sur les racines de la crise démocratique contemporaine : « It’s the internet, stupid ! ».
Il y voit la clé du basculement populiste américain. Et si, comme souvent, la France n’était qu’à dix ans de retard sur cette dérive, cela n’aurait rien de rassurant.
Le cambriolage des sublimes bijoux royaux du 19ème siècle intervenu au Louvre dimanche matin dépasse largement le cadre du fait divers. Compte tenu à la fois de la nature des trésors volés, du lieu mondialement connu et de l’émotion suscitée, cet évènement restera comme l’un des évènements marquants de l’année. Mais pour notre directeur de la rédaction, Edouard Boccon-Gibod, stupéfait de l’irresponsabilité des tutelles du Louvre qui ne cessent de se justifier plutôt que d’assumer, ce vol prend une autre ampleur car il est un nouveau révélateur d’un mal bien français : la confiscation par les élites administratives et politiques d’un pouvoir qu’elles n’exercent pourtant qu’au nom de l’ensemble des citoyens. En d’autres termes si notre démocratie fonctionnait encore correctement, la Présidente du Louvre et la Ministre de la Culture auraient déjà dû démissionner.
Contre toute attente, un candidat démocrate et socialiste, Zohran Mandani, est en mesure de remporter la mairie de New York. Son profil atypique traduit l’aspiration au renouvellement des élites politiques mais aussi l’attente d’une prise en compte des besoins du quotidien. Son succès dans les urnes, mais aussi à la tête de la ville, pourraient influencer les orientations futures du Parti démocrate.
Pour Sans Doute, en collaboration avec Cybernetica, Tariq Krim livre un diagnostic sans complaisance des insuffisances criantes des politiques publiques sur la question essentielle de la souveraineté numérique. Parmi toutes les crises de l’action publique et dans l’environnement hostile qui est le nôtre en Europe occidentale quel que soit le côté vers lequel nous nous tournons, celle-ci est loin d’être la moins grave.
Vous pensiez que les dysfonctionnements de votre boîte étaient accidentels ? Détrompez-vous. Ils sont le produit inéluctable d’une loi aussi implacable que la gravité : plus une organisation grandit, plus elle génère naturellement ses propres pathologies. Bienvenue dans l’ère des « Micromania organisationnels ».
Les conditions des première et deuxième nomination à Matignon de Sébastien LECORNU laissent penser qu’il sera à tout le moins difficile pour le gouvernement de faire adopter, faute de majorité stable, un budget par le Parlement dans les délais prévus par la Constitution. L’hypothèse où la loi de finances pour 2026 ne pourrait pas être adoptée dans les délais prévus par le texte constitutionnel ne peut, en tout état de cause, pas être écartée.
Vendredi 10 octobre, 16h51, la grande porte du Palais de l’« Élysée » vient de s’ouvrir. On relâche les participants à cette réunion de la dernière chance, le suspens est à son comble, « la situation est inédite et l’heure est décisive ». Silence des protagonistes, les chefs de partis, à la sortie du palais, conscients malgré eux de la lourde charge qu’ils convoitent et qu’ils craignent.
Pour la première fois, les réseaux sociaux ont dépassé la télévision comme principale source d’information des Américains. Ce basculement n’est pas anodin : le forum s’est mué en fil, l’agora en algorithme. Ce que l’on célébrait naguère comme la démocratisation du savoir devient son paradoxe : un espace collectif en apparence, mais où chacun vit dans une bulle de réalité personnalisée.
Le 23 octobre prochain, la maison de ventes Christie’s mettra aux enchères à Paris l’une des œuvres les plus emblématiques d’Yves Klein (1928-1962) : California, (IKB 71). Exposée pour la première fois en France, cette toile monumentale, incarne l’apogée de la quête artistique de Klein pour un bleu absolu, une couleur qu’il a lui-même inventée et baptisée International Klein Blue (IKB).
60 millions de francophones s’apprêtent à élire (réélire ?) leurs présidents en octobre / novembre : le Cameroun, avec un vote unique, le 12 octobre et la Côte d’Ivoire, à deux tours potentiels, le 25 du même mois. Le moment de scruter ce qui rapproche et distingue ces deux grands pays aux trajectoires si différentes, malgré de nombreux points communs.
Sanae Takaichi est maintenant la présidente du Parti Libéral-Démocrate (PLD), la formation politique hégémonique du Japon depuis la fin des années 1940 (fondée en 1955, mais par le fusion de deux partis de gouvernements). L’équivalent le plus proche du PLD en Europe fut la Démocratie chrétienne italienne: tactiquement flexible, corrompu mais efficace, conservateur sans être trop sectaire, pro-américain, en proie à des lutes internes, prompt à s’adapter pour survivre.
Comme un jeu dans un casino, comme une boule jetée qui roule et tourne, comme un tapis de cartes masquées, comme un match sans fin, le jeu s’impose dans la pratique politique et médiatique. Les deux sont devenus duos, partenaires et adversaires mais liés dans la frénésie des annonces et des propos. Ça bluffe, ça prétend, ça affirme, ça hausse le ton les yeux dans les yeux des écrans multipliés.
Dans une récente interview aux Échos, Laurent Guillot, directeur général d’Emeis (ex Orpea), plaide pour une immigration choisie afin de répondre aux besoins pressants de main-d’œuvre dans le secteur du grand âge, en citant l’exemple de l’Autriche. On peut sourire de voir ce message émaner du responsable d’une entreprise qui est encore marquée par les scandales.
L’un est omniprésent, bousculant tous ceux qui se mettent sur son passage depuis son retour à la Maison Blanche, le 20 janvier. L’autre reste discret, s’attachant d’abord à réunir ses ouailles catholiques, depuis qu’il s’est assis sur le trône de Saint-Pierre, le 8 mai. De même nationalité, Donald Trump et Léon XIV sont appelés à se rencontrer…et à mettre leurs divergences au grand jour, notamment sur la lutte migratoire.
Depuis la fin des années 90, la France a abordé le risque social de la dépendance principalement par la création de plus de 7.000 Ehpad et l’instauration d’un statut d’aidants. L’entourage familial se transforme en auxiliaires de vie au domicile, jusqu’à l’épuisement de l’aidant et/ou de la personne âgée ; moment où l’entrée en l’Ehpad devient incontournable. D’autres solutions, comme les services à domicile et la création de résidences intermédiaires, ont émergé, mais restent davantage supplétives que stratégiques dans le système actuel.
En termes de Défense, le couple franco-allemand traverse une crise actuellement. Le programme SCAF (Système de Combat Aérien du Futur), le futur avion de combat successeur du Rafale, blockbuster à l’export, en subit en premier lieu les vicissitudes. Il est de notre devoir national et collectif de préserver ce savoir-faire unique en Europe, vecteur de notre souveraineté : notre industrie aéronautique militaire.
Ce matin-là, en scroll LinkedIn compulsif avant le premier café – cette drogue moderne qui nous fait croire qu’on comprend l’économie mondiale en quinze minutes –, l’info me frappe comme une gifle de belle-mère : ASML investit 1,3 milliard dans Mistral AI.
Pas une prise de participation symbolique pour faire joli dans les rapports annuels, pas un partenariat de façade pour épater les actionnaires. 1,3 milliard. D’euros. Dans une startup française. Une startup française qui fait de l’IA et qui n’a pas encore été rachetée par Google. Miracle de l’innovation hexagonale !
La publication le 16 septembre d’un nouveau rapport de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a été considérée par de nombreux observateurs comme un revirement majeur de cette agence en faveur du développement des hydrocarbures. En fait, il s’agit d’un rappel aux réalités pour les gouvernements du monde entier sur l’urgence d’agir pour réduire les gaz à effet de serre.
L’accord commercial entre l’Union européenne et les Etats-Unis du 28 juillet 2025 n’a pas seulement jeté une lumière crue sur la faiblesse de l’Europe, et provoqué l’effroi que l’on sait. En vertu de l’adage « quand je me regarde je me désole, quand je me compare je me console », il a surtout reposé la question essentielle que la plupart des observateurs et des dirigeants politiques nationaux, sans parler des institutions européennes, prennent soin d’éviter : le Royaume-Uni est-il, comme l’ont pris pour évidence les opposants au Brexit, puissamment et durablement affaibli par sa sortie de l’UE ?
À l’ONU, Donald Trump a fustigé l’Union européenne, qualifiant ses politiques climatiques de « plus grande arnaque jamais perpétrée ». Ces attaques ne sont pas isolées : elles s’inscrivent dans une stratégie plus large de domination. Il avait déjà qualifié les Européens de parasites du contribuable américain lors de son discours du « Liberation day » sur les droits de douane en avril.
L’Europe a toujours aimé les normes. Depuis vingt ans, elle a multiplié les jalons. Dès 2001, la loi NRE imposait aux sociétés françaises cotées un reporting social et environnemental. En 2017, la Déclaration de performance extra-financière (DPEF) prolongeait l’exercice en intégrant la directive européenne NFRD (Non Financial Reporting Directive).
Dans les tranchées glacées d’Ukraine, un jeune Somalien pleure. Il pensait venir en Russie pour « donner un avenir à sa famille ». Il se retrouve en première ligne, sans comprendre la langue, sans connaître l’ennemi. Bienvenue dans la nouvelle « Force Noire » de Vladimir Poutine – une machine à broyer la jeunesse africaine au service de l’empire russe renaissant.