Le 6 mai dernier, Arnaud Montebourg, ancien ministre du Redressement productif, s’exprimait devant la Commission d’enquête du Sénat sur les aides publiques aux entreprises. A cette occasion, Il est revenu sur la période où il était au gouvernement et sur les aides qui ont été alors reconduites ou créées. Dès lors, il propose une réflexion sur une juste allocation des fonds publics et la nécessité de nouvelles politiques publiques.
La question écologique reste à bon droit lancinante et surplombante. Le « Drill Baby Drill » n’empêche en rien que l’économie ne sera plus assurable à 2 degrés Celsius de plus, que les enchaînements de catastrophes naturelles détruiront de plus en plus de PIB par petit bouts, et que l’inaction nous coûtera à la fin une forme d’affaissement de l’économie dont nous savons déjà calculer et anticiper les effets.
Après l’industrie et la finance, comment allons-nous réagir, nous, Français et Européens, contre la domination numérique des États Unis que nous avons consentis dans cette forme contemporaine de « servitude volontaire » décrite avec profondeur par Étienne de la Boétie (1530-1563). Nous savons que cette servitude numérique est la cause de nos malheurs.
Dans les deux précédentes parties ont été actées la fin de la mondialisation et la naissance d’un eco-souverainisme. Il est maintenant nécéssaire de se poser la question de la contagion protectionniste au système financier. Celle-ci parait inéluctable puisque nos différentiels de croissance entre les États-Unis et l’Union Européenne, notre vassalisation numérique capturant la valeur et les différentiels de capitalisation boursière qui en découlent, conduisent notre épargne à migrer et alimenter l’investissement de l’autre côté de l’Atlantique plutôt que chez nous.
Une politique de souveraineté, c’est « une Nation décide librement, et ne veut plus dépendre des autres ». Vous avez observé une apparition récurrente dans les intitulés ministériels en France. Dans ce tourniquet enivrant des ministres -une sorte de nouvelle IVe République à l’intérieur de la Ve où les ministres changent tous les mois- il n’y a qu’une chose qui ne change pas : le mot souveraineté.
Le 19 mars dernier, Arnaud Montebourg a prononcé à l’institut Rexecode, un institut privé d’études économiques au service du développement des entreprises, un discours fondateur actant selon lui la « juste fin » de la mondialisation. Sans Doute est particulièrement heureux de proposer à ses lecteurs en exclusivité et en intégralité les propos de l’ancien ministre du Redressement productif qui détaillent une vision d’ensemble au service d’une idée phare : le protectionnisme est une nouvelle forme de progressisme. Aux lecteurs de Sans Doute de se faire une idée, mais cette démonstration argumentée mérite que l’on s’y penche de très près.