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Le 19 mars dernier, Arnaud Montebourg a prononcé à l’institut Rexecode, un institut privé d’études économiques au service du développement des entreprises, un discours fondateur actant selon lui la « juste fin » de la mondialisation. Sans Doute est particulièrement heureux de proposer à ses lecteurs en exclusivité et en intégralité les propos de l’ancien ministre du Redressement productif qui détaillent une vision d’ensemble au service d’une idée phare : le protectionnisme est une nouvelle forme de progressisme. Aux lecteurs de Sans Doute de se faire une idée, mais cette démonstration argumentée mérite que l’on s’y penche de très près.
Quatrième partie : Le réarmement numérique en vue
Après l’industrie et la finance, comment allons-nous réagir, nous, Français et Européens, contre la domination numérique des États Unis que nous avons consentis dans cette forme contemporaine de « servitude volontaire » décrite avec profondeur par Étienne de la Boétie (1530-1563).
Nous savons que cette servitude numérique est la cause de nos malheurs. Le rapport Draghi rappelle que les 30% d’écart de création de richesses entre la zone Amérique et la zone Européenne sont dus à la concentration de surpuissance technologique aux États-Unis dont les GAFAM ont pris des positions de domination de nos marchés qui pompent la création de notre valeur en Europe. J’entends de plus en plus prononcer mon expression favorite depuis 15 ans : « nous sommes une colonie numérique des États-Unis d’Amérique ». Cela faisait autrefois un peu rire, les auditoires que j’avais devant moi pensant certainement que j’exagérais. C’est une parfaite évidence aujourd’hui, plus personne ne rit désormais.
Cette question n’a jamais été abordée de façon sérieuse par les institutions européennes pourtant chargées de protéger les européens contre les abus de domination de nos marchés. Elles sont excessivement tatillonnes contre les entreprises européennes mais archi-complaisantes, et lamentablement absentes contre les entreprises américaines.
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