Il y a un parfum de diesel et de verrerie d’antan dans les couloirs de notre imaginaire industriel. La France, fidèle à ses rituels, semble obsédée par la sauvegarde de ses vieilles icônes plutôt que par l’invention de ses nouvelles épopées. On protège des sociétés qui fabriquent encore du “Duralex” comme si c’était un devoir patrimonial sacré, pendant qu’on oublie de miser sur les technologies de demain.
Économie
Le 29 octobre, le journaliste Alain Marschall interrogeait sur RMC le président du Rassemblement national, Jordan Bardella. Entre autres questions, il lui a demandé s’il était exact que les droits d’auteurs de son ouvrage « Ce que je cherche » lui avaient rapportés la somme de 700 000 euros. Jordan Bardella n’a pas confirmé, mais a demandé en retour au journaliste s’il était disposé à dire le montant de son salaire, ce que ce dernier a fait.
Depuis la fin des années 90, la France a abordé le risque social de la dépendance principalement par la création de plus de 7.000 Ehpad et l’instauration d’un statut d’aidants. L’entourage familial se transforme en auxiliaires de vie au domicile, jusqu’à l’épuisement de l’aidant et/ou de la personne âgée ; moment où l’entrée en l’Ehpad devient incontournable. D’autres solutions, comme les services à domicile et la création de résidences intermédiaires, ont émergé, mais restent davantage supplétives que stratégiques dans le système actuel.
Ce matin-là, en scroll LinkedIn compulsif avant le premier café – cette drogue moderne qui nous fait croire qu’on comprend l’économie mondiale en quinze minutes –, l’info me frappe comme une gifle de belle-mère : ASML investit 1,3 milliard dans Mistral AI.
Pas une prise de participation symbolique pour faire joli dans les rapports annuels, pas un partenariat de façade pour épater les actionnaires. 1,3 milliard. D’euros. Dans une startup française. Une startup française qui fait de l’IA et qui n’a pas encore été rachetée par Google. Miracle de l’innovation hexagonale !
La publication le 16 septembre d’un nouveau rapport de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a été considérée par de nombreux observateurs comme un revirement majeur de cette agence en faveur du développement des hydrocarbures. En fait, il s’agit d’un rappel aux réalités pour les gouvernements du monde entier sur l’urgence d’agir pour réduire les gaz à effet de serre.
L’accord commercial entre l’Union européenne et les Etats-Unis du 28 juillet 2025 n’a pas seulement jeté une lumière crue sur la faiblesse de l’Europe, et provoqué l’effroi que l’on sait. En vertu de l’adage « quand je me regarde je me désole, quand je me compare je me console », il a surtout reposé la question essentielle que la plupart des observateurs et des dirigeants politiques nationaux, sans parler des institutions européennes, prennent soin d’éviter : le Royaume-Uni est-il, comme l’ont pris pour évidence les opposants au Brexit, puissamment et durablement affaibli par sa sortie de l’UE ?