La lecture de la vision du secrétaire américain à l’Energie dans un article récent de The Economist est assez sidérante. Il y a de quoi être inquiet à la fois sur les faits et sur le fond du projet proposé aux Américains et au reste du monde. Acteur engagé de la transition énergétique, Pierre-Etienne Franc publie un ouvrage – aux éditions de l’Aube – qui propose une réponse structurée à cette apologie fossile et productiviste. Pour Sans doute, il livre quelques-unes de ses analyses.
Ça a fait « Pchitttttt », comme l’aurait dit avec gourmandise en son temps Jacques Chirac ! Presqu’aucune « Une » de la presse quotidienne nationale ou régionale n’évoque un quelconque blocage suite à ce mot d’ordre mystérieux lancé par un non moins mystérieux mouvement vite récupéré par les promoteurs professionnels du chaos …
Le Parti communiste chinois a commémoré le 3 septembre, avec un défilé militaire, le « 80e anniversaire de la victoire de la guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise et de la guerre mondiale antifasciste. » Le conseil de Shakespeare « brevity is the soul of wit » (La brièveté est l’âme de l’esprit) est visiblement inconnu du Politburo.
« La régulation n’est pas qu’un piège » – Absolument ! Mais attention à ne pas confondre l’intention et l’exploitation. L’AI Act protège nos citoyens ? Parfait. Qu’il serve simultanément d’arme économique américaine ? Problématique.
Vos 7,21 milliards de smartphones ne mentent pas : nous choisissons notre dépendance. Mais voici le twist gonzo : nous choisissons dans un catalogue pré-écrit.
De retour de vacances et déjà une légère nostalgie du soleil ? Ou alors, une furieuse envie de fuir une France bien grise et retrouver un peu de fantaisie et de liberté ? Rêver, voyager, découvrir le monde, aller à la rencontre des autres, sont les ingrédients à succès du voyage en avion. Et, même si l’âge d’or de l’aviation semble désormais révolu, la magie opère toujours. Alors, n’hésitez pas, RV dimanche à Orly !
L’article de Frédéric Arnaud-Meyer brille par son énergie, mais pèche par son excès. Oui, les géants américains de la tech exploitent nos lenteurs réglementaires ; oui, l’Europe se complaît trop souvent dans une rhétorique de précaution. Mais réduire la situation à une manipulation diabolique, c’est céder au confort du complot plutôt que d’affronter la complexité.
Il était l’homme qui, comme Socrate vingt-cinq siècles plus tôt, voulait tracer son chemin en dehors des coteries et alliances parfois délétères. Il cherchait une parole autre. Face à lui : des calculs plus que des convictions. A-t-il éprouvé un vertige devant « l’Himalaya de difficultés » qu’il évoquait au début de son chemin de croix ?… Reste de profonds regrets, comme l’évoque Benjamin Djiane dans la tribune qu’il signe pour Sans doute ce matin.
Au moment de la crise sanitaire, et s’agissant de l’impact prévisible du confinement sur la croissance de l’économie, Le Figaro écrivait que « la France ne devait pas mourir guérie » ; après un « départ hors normes », comme le directeur général de LFP Media Nicolas de Tavernost, l’a qualifié, l’enjeu est proche pour le service Ligue 1+, et plus généralement pour le football français : transformer l’engouement populaire retrouvé en trajectoire économique équilibrée.
Le titre du nouvel ouvrage de Sylvain Kahn – aux éditions de l’Aube, avec la Fondation Jean Jaurès – sonne comme le glas d’un monde qui s’éteint. Celui d’une Europe et d’une Amérique qui partageaient le même amour de la liberté et les mêmes valeurs venues des Lumières. En voici un extrait qui déjà riche d’avertissements.
Dans un communiqué publié le 2 septembre, Canal+ indique « être entré en négociations exclusives avec UGC pour l’entrée au capital de l’acteur historique du cinéma français (à hauteur de 34%). Dans un deuxième temps, les accords avec les actionnaires d’UGC permettraient au groupe CANAL+ de prendre le contrôle d’UGC à partir de 2028 ». La valorisation retenue pour l’opération n’a pas été indiquée, et les dernières données accessibles s’agissant du chiffre d’affaires d’UGC (225,1 M€) portent sur l’année 2021 et sont donc marqués par l’impact de la crise sanitaire. En termes d’intégration verticale, le rachat d’UGC permettra à Canal+ de devenir le 3e exploitant en France, et il pourrait aider à l’international à soutenir le développement de Canal Olympia. Ensemble, Canal+ et UGC pourront également prétendre à la 5e position pour la distribution de films en salle, au 8e rang – devant Fremantle – en termes de volume de production audiovisuelle, ou encore à un catalogue de droits qui accélérera sa marche vers les 10 000 titres. L’annonce, qui survient moins de 6 mois après l’entrée de la famille Saadé au capital de Pathé, complète le changement de génération à la tête du cinéma français.
Je fixe mon écran, ChatGPT Agent refuse encore de fonctionner. « Indisponible dans votre région pour des raisons réglementaires. » Bullshit. À trois tables de moi, un type de chez McKinsey explique à sa collègue pourquoi l’Europe « prend du retard en IA ». Je commande un double espresso. Cette fois, je vais infiltrer cette mascarade jusqu’au bout.
La musique générée par intelligence artificielle (IA) ne représente encore qu’une infime part des écoutes sur des plateformes comme Spotify ou Deezer. Beaucoup dans l’industrie estiment que la musique IA n’aura jamais d’attrait grand public, jugée trop impersonnelle ou sans âme. Pourtant, l’exemple du groupe The Velvet Sundown montre que la réalité est en train d’évoluer.
La France entre dans une zone de turbulences dont l’histoire récente offre peu d’exemples. Le climat est chaotique, préoccupant : impuissance criante face aux coups de force des « nouveaux empires », président affaibli et qui a déjà brûlé bien des cartouches institutionnelles, Premier ministre impopulaire, bien au-delà des records, mais campé en Cassandre et en kamikaze : déficits abyssaux et procédure budgétaire déjà menacée par la chute, plus que probable, du gouvernement…
Un peu à la manière des “Lettres persanes” de Montesquieu, Gilles Sengès revient sur les premiers mois du retour au pouvoir de Donald Trump. Avec comme cadre, la Maison Blanche, devenue la maison du chaos. Et le temple du mauvais goût. Cela pourrait prêter à sourire si les Etats-Unis ne glissaient, peu à peu, dans un monde orwellien.
Entre les turbulences de la politique américaine et le découplage sino-américain, la stagflation menace et les entreprises françaises se trouvent face à un double défi, financier et stratégique. Comment repenser leurs modèles, préserver leur compétitivité et transformer cette contrainte en opportunité d’innovation ?
L’intention était claire : par une mesure simple, facile à comprendre de tous et de portée quasiment universelle puisqu’elle s’appliquerait sans discrimination à toutes les catégories de la population (à l’exception des retraités et des chômeurs), il s’agissait de demander aux français d’accepter un effort témoignant de leur prise de conscience de la dégradation des finances publiques et de leur volonté de participer à leur redressement.
Les hordes de vacanciers sont – presque – toutes rentrées vers Paris ou la région parisienne, et dans les métropoles locales. Bison futé n’y a vu que du noir bien foncé. Il peut maintenant se reposer jusqu’au weekend de la Toussaint. On a rangé les maillots de bain, les bermudas, les tee-shirts colorés et les…
Je suis au comptoir, coincé entre un surfeur en tongs et une prof de yoga qui boit son troisième Mai Tai. On parle météo, prix du poisson, vagues… puis quelqu’un lâche :
« T’as vu pour D.C. ? La Garde nationale. Direct, comme ça. »
Et là, ça baisse d’un ton. Pas parce que le groupe de musique joue plus fort. Parce qu’ici, même à huit mille kilomètres du Capitole, on sait que c’est un signe.
Marc Benioff roule en Hummer blanc dans les rues de Waimea, Hawaii. Derrière ses lunettes de soleil, le PDG de Salesforce observe son royaume de 600 acres acquis en silence, par le biais de sociétés écrans anonymes. Valeur : 100 millions de dollars. Pendant ce temps, le prix médian des maisons a explosé de *87% depuis la pandémie, dépassant 1 million de dollars* dans cette ville agricole de 10 000 habitants.
Six mois ont passé lorsque le 21 août 1857, la même 6ème Chambre du Tribunal correctionnel de la Seine se réunit pour juger Charles Baudelaire. Celui-ci, alors âgé de 36 ans, n’est connu que d’un cercle parisien très restreint et vient, après plusieurs années de labeur, de mettre enfin un terme à son recueil de poésie, qui reprend des textes composés depuis 1840.
Le romancier a-t-il le droit de tout dire au motif qu’il écrit une œuvre de fiction ou doit-il respecter des bornes dont l’absence de prise en compte compromettrait l’ordre social ? Cette question, qui amène à s’interroger sur l’existence de limites à la liberté d’expression, est aujourd’hui au cœur de l’actualité. Elle a, cependant, donné lieu, dès le milieu du XIXème siècle à des procès retentissants.
Le 9 mars 1765, Jean CALAS- marchand toulousain condamné à mort et exécuté trois ans plus tôt après avoir été reconnu coupable l’assassinat de son fils Marc-Antoine- était définitivement réhabilité par un arrêt de la chambre des requêtes de l’hôtel, cour souveraine composée de maîtres des requêtes et notamment chargée des causes extraordinaires.
C’est celui de ma jeunesse. Celui que je prenais les jours de pluie pour éviter de remonter tout le Faubourg Montmartre. Comme ont dû le faire des millions de personnes avant moi depuis que ces passages existe à la toute fin du XVIIIe siècle. Mais c’est bien plus tard que j’ai compris leur charme, leur beauté et leur différence.
Comme chaque année, arrivant porte d’Auteuil, dans le seizième arrondissement, presque sept-cents mille personnes -dont j’ai fait partie – n’ont eu qu’une idée en tête : arriver le plus vite possible dans la Mecque de leur sport favori : le tournoi de Roland Garros.
Ils ont longé l’une des grilles d’un jardin pas comme les autres. Trop hâte d’aller droit devant pour regarder autour de soi ; ne serait-ce que quelques secondes afin d’attiser une fugace curiosité.
Je les vois remonter vers la place du Tertre, direction le Sacré-Cœur. Pour une vue sur Paris à nulle autre pareille. C’est à peine si, en passant, ils ont jeté un œil à la bannière indiquant le musée de Montmartre. Trop occupés à trouver le meilleur angle pour leurs selfies. On n’est pas là pour admirer Paris à ses pieds, rêver de la ville la plus glamour ou regarder un à un les monuments qui s’offrent au loin. On est juste là pour « faire la Butte ». Et on repart, pas de temps à perdre.
Sans nom puisqu’anonyme. Dans ce qui étaient alors, au XVIe siècle, les faubourgs sans âme de Paris. En face du palais du Louvre, mais si loin pourtant. Quartier de misère, un autre monde que celui qu’elle voyait dans l’île de la Cité ou le pouvoir se disputait à coup de dague, de poison ou de noyade. Une maison de gueux, peut-être un bordel, où les jeunes clercs, fraîchement tonsurés, venaient cacher leurs turpitudes alcoolisées entre deux catins aux mains lestes. Mais, peut-être également, des belles aristocrates venues combler leurs amants sans risquer l’exil de l’une et la mort par l’épée ou la hache de l’autre.
Surtourisme ! Ce mot fabriqué pour l’occasion évoque bien la cohorte, toujours grandissante, de personnes en bermudas et t-shirt plus ou moins propre, qui envahissent Paris ; dès le printemps maintenant, effet JO et canicules récurrentes oblige. Pourtant Paris, la ville où je suis né, cache tellement d’endroit aussi beau qu’inattendus que l’on pourrait passer des semaines à les trouver et tomber sous leur charme. À condition toutefois d’aimer vraiment notre ville.Petit florilège de nos trésors cachés.