Entre les turbulences de la politique américaine et le découplage sino-américain, la stagflation menace et les entreprises françaises se trouvent face à un double défi, financier et stratégique. Comment repenser leurs modèles, préserver leur compétitivité et transformer cette contrainte en opportunité d’innovation ?
L’intention était claire : par une mesure simple, facile à comprendre de tous et de portée quasiment universelle puisqu’elle s’appliquerait sans discrimination à toutes les catégories de la population (à l’exception des retraités et des chômeurs), il s’agissait de demander aux français d’accepter un effort témoignant de leur prise de conscience de la dégradation des finances publiques et de leur volonté de participer à leur redressement.
Les hordes de vacanciers sont – presque – toutes rentrées vers Paris ou la région parisienne, et dans les métropoles locales. Bison futé n’y a vu que du noir bien foncé. Il peut maintenant se reposer jusqu’au weekend de la Toussaint. On a rangé les maillots de bain, les bermudas, les tee-shirts colorés et les…
Je suis au comptoir, coincé entre un surfeur en tongs et une prof de yoga qui boit son troisième Mai Tai. On parle météo, prix du poisson, vagues… puis quelqu’un lâche :
« T’as vu pour D.C. ? La Garde nationale. Direct, comme ça. »
Et là, ça baisse d’un ton. Pas parce que le groupe de musique joue plus fort. Parce qu’ici, même à huit mille kilomètres du Capitole, on sait que c’est un signe.
Marc Benioff roule en Hummer blanc dans les rues de Waimea, Hawaii. Derrière ses lunettes de soleil, le PDG de Salesforce observe son royaume de 600 acres acquis en silence, par le biais de sociétés écrans anonymes. Valeur : 100 millions de dollars. Pendant ce temps, le prix médian des maisons a explosé de *87% depuis la pandémie, dépassant 1 million de dollars* dans cette ville agricole de 10 000 habitants.
Six mois ont passé lorsque le 21 août 1857, la même 6ème Chambre du Tribunal correctionnel de la Seine se réunit pour juger Charles Baudelaire. Celui-ci, alors âgé de 36 ans, n’est connu que d’un cercle parisien très restreint et vient, après plusieurs années de labeur, de mettre enfin un terme à son recueil de poésie, qui reprend des textes composés depuis 1840.
Le romancier a-t-il le droit de tout dire au motif qu’il écrit une œuvre de fiction ou doit-il respecter des bornes dont l’absence de prise en compte compromettrait l’ordre social ? Cette question, qui amène à s’interroger sur l’existence de limites à la liberté d’expression, est aujourd’hui au cœur de l’actualité. Elle a, cependant, donné lieu, dès le milieu du XIXème siècle à des procès retentissants.
Le 9 mars 1765, Jean CALAS- marchand toulousain condamné à mort et exécuté trois ans plus tôt après avoir été reconnu coupable l’assassinat de son fils Marc-Antoine- était définitivement réhabilité par un arrêt de la chambre des requêtes de l’hôtel, cour souveraine composée de maîtres des requêtes et notamment chargée des causes extraordinaires.
C’est celui de ma jeunesse. Celui que je prenais les jours de pluie pour éviter de remonter tout le Faubourg Montmartre. Comme ont dû le faire des millions de personnes avant moi depuis que ces passages existe à la toute fin du XVIIIe siècle. Mais c’est bien plus tard que j’ai compris leur charme, leur beauté et leur différence.
Comme chaque année, arrivant porte d’Auteuil, dans le seizième arrondissement, presque sept-cents mille personnes -dont j’ai fait partie – n’ont eu qu’une idée en tête : arriver le plus vite possible dans la Mecque de leur sport favori : le tournoi de Roland Garros.
Ils ont longé l’une des grilles d’un jardin pas comme les autres. Trop hâte d’aller droit devant pour regarder autour de soi ; ne serait-ce que quelques secondes afin d’attiser une fugace curiosité.
Je les vois remonter vers la place du Tertre, direction le Sacré-Cœur. Pour une vue sur Paris à nulle autre pareille. C’est à peine si, en passant, ils ont jeté un œil à la bannière indiquant le musée de Montmartre. Trop occupés à trouver le meilleur angle pour leurs selfies. On n’est pas là pour admirer Paris à ses pieds, rêver de la ville la plus glamour ou regarder un à un les monuments qui s’offrent au loin. On est juste là pour « faire la Butte ». Et on repart, pas de temps à perdre.
Sans nom puisqu’anonyme. Dans ce qui étaient alors, au XVIe siècle, les faubourgs sans âme de Paris. En face du palais du Louvre, mais si loin pourtant. Quartier de misère, un autre monde que celui qu’elle voyait dans l’île de la Cité ou le pouvoir se disputait à coup de dague, de poison ou de noyade. Une maison de gueux, peut-être un bordel, où les jeunes clercs, fraîchement tonsurés, venaient cacher leurs turpitudes alcoolisées entre deux catins aux mains lestes. Mais, peut-être également, des belles aristocrates venues combler leurs amants sans risquer l’exil de l’une et la mort par l’épée ou la hache de l’autre.
Surtourisme ! Ce mot fabriqué pour l’occasion évoque bien la cohorte, toujours grandissante, de personnes en bermudas et t-shirt plus ou moins propre, qui envahissent Paris ; dès le printemps maintenant, effet JO et canicules récurrentes oblige. Pourtant Paris, la ville où je suis né, cache tellement d’endroit aussi beau qu’inattendus que l’on pourrait passer des semaines à les trouver et tomber sous leur charme. À condition toutefois d’aimer vraiment notre ville.Petit florilège de nos trésors cachés.
Le trajet du lendemain vers Montalbano Elicona se déroula presque intégralement en descente, d’abord en forêt puis ensuite en traversant un immense parc d’éoliennes dominant les monts Nebrodi. Pour atteindre l’étape du soir l’inévitable traversée du torrent en fond de vallée avant de remonter via un sentier muletier très raide pour déboucher en plein centre historique du village de Montalbano Elicona, classé lui aussi parmi les plus beaux d’Italie.
Je crois avoir eu la chance de visiter nombre de châteaux-forts incroyables dans mon existence, y compris le Krak des chevaliers et la forteresse de Saladin en Syrie, mais celui de Sperlinga est réellement l’un des plus spectaculaires : sa partie basse est véritablement taillée dans le rocher : écuries, salles de réception, cuisines, chambres se visitent dans un dédale sous la roche avant de monter sur la place d’armes, au donjon et enfin sur les différentes terrasses superposées, dont la plus haute se rejoint par un escalier très abrupt. En haut, une vue incroyable et bien sûr comme à Gangi, la certitude d’être inexpugnable.
Caccamo était le fief au XIIème siècle de Mathieu Bonnel, chancelier du roi normand Guillaume Ier dit le « Mauvais » quatrième fils de Roger II, en opposition à son fils Guillaume II, dit le « Bon ».
Ce château a conservé toute son architecture d’origine : remparts, salle d’armes, donjon, salle de garde, cuisines et cellules de prison où on voit encore les chaines qui retenaient les prisonniers et les graffitis de ceux-ci, généralement soumis à une mort certaine.
Pour ma randonnée planifiée en 2025, la logique aurait voulu que je reprenne mon itinéraire sur la via Popilia interrompu en juin 2024 pour le mener à son terme jusqu’à Reggio de Calabre. Mais un nouveau livre est venu briser ce bel ordonnancement. En effet en fouillant dans une librairie sicilienne lors de l’été 2024, je tombais sur un ouvrage qui selon toutes probabilités va m’accompagner tant que je pourrai randonner : « les 100 plus beaux chemins d’Italie » qui se présente comme un résumé de tous les plus beaux itinéraires pédestres de la Péninsule.
Tous ceux qui ont eu le courage et la gentillesse de me lire jusqu’ici pour profiter de mon récit de mon parcours à pied sur la via Appia antica et ses 700 kilomètres entre Rome et Brindisi, savent combien cette expérience m’a à la fois marqué et enthousiasmé.
De retour à Paris je n’avais donc qu’une seule idée : repartir. Pour cela il fallait planifier un voyage en tenant compte de plusieurs contraintes ; au-delà même de celles qui sont personnelles.
Altamura est une ville située juste en surplomb de la via Appia antica où j’avais prévu de me rendre car elle présente la particularité suivante : il s’agit d’une ville voulue par Frédéric II qu’il fit bâtir au XIII ème siècle, comme on construit des villes nouvelles aujourd’hui. Aucun habitat préexistant sur ces lieux, c’est chose très rare dans l’Italie méridionale.
L’étape démarrait par un chemin de crête qui conduisait à un endroit parfaitement improbable : un ancien bunker géant construit par la Wehrmacht pour prévenir toute attaque alliée du fond de la vallée, transformé en centre aquatique. Une grande piscine construite à l’intérieur du bunker, surmontée de gradins, le tout à l’abandon total, pas du tout clos malgré les dangers évidents de ce grand bassin vide. Je pensais m’attendre à beaucoup de choses sur ce parcours mais là on frôlait le plus étrange.
Un point de détail qui allait cesser d’en devenir un devait désormais m’accompagner jusqu’à la fin du voyage : l’aboiement incessant des chiens au bord des routes ou des chemins. Je devais vite remarquer que dans cette partie de l’Italie, plus l’habitat est modeste plus son propriétaire a de chiens pour le garder…et pour aboyer sur le randonneur inconnu qui passe à proximité et aller au devant de lui s’il peut sortir de son enclos.
Aujourd’hui classé au patrimoine mondial de l’UNESCO comme son illustre ainé, c’est un lieu dont l’architecture intérieure est légèrement écrasante avec son fameux escalier monumental, et qui est au pied de jardins sublimes en pente ascendante tellement immenses que les promeneurs sont incités à louer des vélos pour en faire le tour !
DEUXIEME PARTIE : ITRI-CAPOUE La descente vers Itri permet de repérer quelques éléments de basalte d’époque jusque l’arrivée dans la ville où tout un parking de nouveau est installé sur une portion d’origine de la via tandis que le macadam a recouvert le reste. Itri que l’on traverse le long de la via Appius Claudius : impossible…
Le randonneur s’engage alors dans la via san Sebastiano, route pavée sans trottoir et ceinte de hauts murs de chaque côté protégeant des villas patriciennes. L’objectif est surtout, sur cette toute première portion, d’éviter de se faire écraser par des voitures à vitesse déjà importante, puisque par nature il ne peut y avoir de piétons à cet endroit là.
Chanteix, petite commune corrézienne de 615 habitants entre Tulle et Uzerche, plus précisément entre Saint Mexant et La Graulière, au carrefour de la D130 et la D63, autant dire au milieu de nulle part pour le commun des mortels initiés, organise depuis près de quarante ans début juillet son « Festival aux Champs », via l’association Tuberculture, et sait y inviter les plus grands artistes.
Caïn et Abel. Premier laboratoire de la violence humaine, première démonstration de notre science paradoxale.Le même cerveau qui invente l’agriculture invente le meurtre. Le berger nomade face au sédentaire technologique. Première guerre de civilisation, premier détournement du génie créateur vers la destruction. Bug fondamental dans le code source de l’humanité.