60 millions de francophones s’apprêtent à élire (réélire ?) leurs présidents en octobre / novembre : le Cameroun, avec un vote unique, le 12 octobre et la Côte d’Ivoire, à deux tours potentiels, le 25 du même mois. Le moment de scruter ce qui rapproche et distingue ces deux grands pays aux trajectoires si différentes, malgré de nombreux points communs.
Monde
Sanae Takaichi est maintenant la présidente du Parti Libéral-Démocrate (PLD), la formation politique hégémonique du Japon depuis la fin des années 1940 (fondée en 1955, mais par le fusion de deux partis de gouvernements). L’équivalent le plus proche du PLD en Europe fut la Démocratie chrétienne italienne: tactiquement flexible, corrompu mais efficace, conservateur sans être trop sectaire, pro-américain, en proie à des lutes internes, prompt à s’adapter pour survivre.
L’un est omniprésent, bousculant tous ceux qui se mettent sur son passage depuis son retour à la Maison Blanche, le 20 janvier. L’autre reste discret, s’attachant d’abord à réunir ses ouailles catholiques, depuis qu’il s’est assis sur le trône de Saint-Pierre, le 8 mai. De même nationalité, Donald Trump et Léon XIV sont appelés à se rencontrer…et à mettre leurs divergences au grand jour, notamment sur la lutte migratoire.
À l’ONU, Donald Trump a fustigé l’Union européenne, qualifiant ses politiques climatiques de « plus grande arnaque jamais perpétrée ». Ces attaques ne sont pas isolées : elles s’inscrivent dans une stratégie plus large de domination. Il avait déjà qualifié les Européens de parasites du contribuable américain lors de son discours du « Liberation day » sur les droits de douane en avril.
Dans les tranchées glacées d’Ukraine, un jeune Somalien pleure. Il pensait venir en Russie pour « donner un avenir à sa famille ». Il se retrouve en première ligne, sans comprendre la langue, sans connaître l’ennemi. Bienvenue dans la nouvelle « Force Noire » de Vladimir Poutine – une machine à broyer la jeunesse africaine au service de l’empire russe renaissant.
Si Elon Musk n’est plus à la tête du ministère de l’efficacité gouvernementale (DOGE), les coupes claires continuent dans l’administration fédérale américaine avec près de 200.000 emplois supprimés en sept mois, soit près de 10% des effectifs totaux. Avec des motifs autant politiques qu’économiques, d’autres coupes sont à venir, au risque de mettre en danger la sécurité et la santé des Américains.
Le Parti communiste chinois a commémoré le 3 septembre, avec un défilé militaire, le « 80e anniversaire de la victoire de la guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise et de la guerre mondiale antifasciste. » Le conseil de Shakespeare « brevity is the soul of wit » (La brièveté est l’âme de l’esprit) est visiblement inconnu du Politburo.
Le titre du nouvel ouvrage de Sylvain Kahn – aux éditions de l’Aube, avec la Fondation Jean Jaurès – sonne comme le glas d’un monde qui s’éteint. Celui d’une Europe et d’une Amérique qui partageaient le même amour de la liberté et les mêmes valeurs venues des Lumières. En voici un extrait qui déjà riche d’avertissements.
Un peu à la manière des “Lettres persanes” de Montesquieu, Gilles Sengès revient sur les premiers mois du retour au pouvoir de Donald Trump. Avec comme cadre, la Maison Blanche, devenue la maison du chaos. Et le temple du mauvais goût. Cela pourrait prêter à sourire si les Etats-Unis ne glissaient, peu à peu, dans un monde orwellien.
Je suis au comptoir, coincé entre un surfeur en tongs et une prof de yoga qui boit son troisième Mai Tai. On parle météo, prix du poisson, vagues… puis quelqu’un lâche :
« T’as vu pour D.C. ? La Garde nationale. Direct, comme ça. »
Et là, ça baisse d’un ton. Pas parce que le groupe de musique joue plus fort. Parce qu’ici, même à huit mille kilomètres du Capitole, on sait que c’est un signe.