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Après une douloureuse défaite contre Biarritz il y a huit jours, le CABCL (Club athlétique Brive Corrèze Limousin, n’en jetez plus !) l’emporte difficilement à domicile contre Grenoble, une solide et valeureuse équipe, vendredi dernier : 24 à 21.
Les dix mille supporteurs corréziens ont dû retenir leur souffle jusqu’à la dernière seconde tant le combat fut rude et disputé dans un match rugueux dont l’issue tient autant à la malchance du buteur isérois qu’à quelques fulgurances brivistes … Enfin, Brive rejoint le « haut du tableau » du championnat de rugby ProD2.
Voilà que je me laisse emporter dans un quasi reportage sportif. Mais c’est bien là ce qui anime entre autres la discussion au café de ce matin, au bar du Turlot, le restaurant du village qui vient de rouvrir pour le plus grand bonheur de ses paroissiens. Nous aurons aussi pu faire le point sur les résultats modestes des chasseurs de la commune, recensé les nombreux bobos et les diverses douleurs de chacun – l’âge et l’oisiveté rendent hypocondriaques -, commenté les mérites de la voiture neuve de l’un d’entre nous – l’électrique n’est pas ici encore tout à fait à la mode -, passé en revue les décès de la semaine et compté les candidats à leur centième anniversaire – Vladimir Poutine lui-même constate avec joie qu’ il y en a de plus en plus et que les progrès de la médecine lui permettent de rêver d’immortalité. -.
Le climat sévèrement refroidi a vivement perturbé les poussées de cèpes. Heureusement, on annonce une petite semaine de soleil qui pourrait bien les réveiller ! On a remis en route les chaudières et les poêles. Le bois pour est prêt pour la saison. Dans quelques semaines nous retrouverons la triste heure d’hiver. Les impatients résistent, les bégonias sont au max et quelques boutons de roses éclosent de nouveau. Faudra-t-il envisager une dernière tonte avant l’arrivée des froidures ?
Ainsi bat le cœur des campagnes, loin des bruits de la capitale et du monde. Seul le loup, ses mérites et ses dommages, relie le plateau de Millevaches où il est implanté aux préoccupations nationales. Le préfet autorise son élimination en cas d’attaque manifeste quand les accros de la diversité, les militants écolos et les défenseurs de la cause défendent le « maudit » canidé.

Le dernier opus de Christian Signol, régional de l’étape mais bel auteur national, évoque cet affrontement. Il en vendra mille exemplaires en deux jours lors de la prochaine Foire du Livre ! On nous annonçait une révolte des agriculteurs, plus contre le traité de libre-échange avec le Mercosur que pour défendre leurs brebis, mais ils sont restés bien calmes. Doit-on se méfier de la terre qui dort ? Ils iront quand même au Sommet de l’élevage de Cournon d’Auvergne.
En attendant, nous attendons avec une impatience engourdie et légèrement agacée notre nouveau gouvernement. Le Premier ministre semble prendre son temps, écartelé entre la rupture et la menace de censure. De la méthode, encore de la méthode au pays de Descartes. Les partis politiques, nombrilistes plus soucieux peut être de leur devenir que de celui du pays, enchainent des déclarations imprécises et les syndicats, conscients de leur responsabilité, annoncent de nouvelles « journées d’action », le 2 octobre prochain. On en a l’habitude.
Les échos des déboires de Nicolas Sarkozy – un séisme ! Une déflagration, s’affole LCI en direct – ne soulèvent pas ici une émotion considérable. Quand Paris bruit d’une polémique sans fin opposant l’Etat de droit au gouvernement des juges, un parquet politique à une justice exemplaire, l’acharnement à la rigueur, le doute à la vérité, on se contente de déplorer les arcanes sombres de l’exercice politique et de s’inquiéter des conditions concrètes de l’application de la peine du présumé innocent. On hésite entre « un justiciable après tout comme les autres » et, « quand même, un ancien Président de la République ! », avant de reconnaître son incompétence en la matière.
Pendant ce temps, le monde continue de ne pas tourner rond, session de l’ONU ou pas, et Donald Trump peut toujours tonitruer, il n’y peut rien. Les rues s’effondrent toutes seules à Bangkok et Gaza martyrisée est malheureusement trop loin d’ici … La guerre en Ukraine n’en finit pas de ne pas finir. D’étranges aéronefs frôlent les limites des espaces aériens ici et là. On décompte presqu’autant de drones dans le ciel de l’Otan que de moustiques tigre dans le cluster de Brive la pourtant gaillarde. Avec, semble-il, moins de moyens de les éradiquer.