Partager cet article
Ça a fait « Pchitttttt », comme l’aurait dit avec gourmandise en son temps Jacques Chirac ! Presqu’aucune « Une » de la presse quotidienne nationale ou régionale n’évoque un quelconque blocage suite à ce mot d’ordre mystérieux lancé par un non moins mystérieux mouvement vite récupéré par les promoteurs professionnels du chaos …
Allez savoir qui ?… Dans La Montagne du jour, le 11 septembre, un original et pertinent « Pas de blocage en Corrèze ». Il faut dire que la semaine s’annonçait chaude : question de confiance du Gouvernement à l’Assemblée nationale, accordée quand même par près d’un tiers des députés, plus que prévu à la lecture rapide de trop nombreux sondages ! Menaces sourdes du « bloquons tout ». Nomination express et sans ambages d’un nouveau premier ministre annoncé par tous, malgré les piètres dénégations « pinocchiesque » de ses proches. Et enfin, angoisse passagère, de celles des candidats au baccalauréat le jour où l’on affiche les résultats, dans l’attente de la notation de la France par Fitch, tandis que l’indice du Cac 40, imperturbable, grimpe tranquillement. Les plus imaginatifs se plaisent à croire que ça n’était qu’un galop d’essai avant la manifestation du 18 septembre. On verra bien.
Les chaines d’information en continu empilent des « Éditions spéciales » sur des éditions spéciales qui ne mobilisent plus guère que des chroniqueurs fatigués par le désintérêt croissant d’un public, lui-même usé par des experts peu convaincants, dont une « ancienne conseillère auprès de politiques américains » (sic). Où en sommes-nous ? Sont-ils eux-mêmes convaincus ? Des heures d’antennes « en direct de l’Élysée » ou « en direct de Matignon ». En réalité, en direct depuis le trottoir d’en face, pour ne rien dire. D’ailleurs, il n’y a rien à dire. RAS, passons notre chemin …
Voilà l’état désespéré, inquiet (?…) et atone du pays lorsque j’atterris à 22 heures 35, début septembre, à la gare d’Austerlitz. Il fallait bien revenir un jour, tenter de retrouver quelques automatismes ! Austerlitz toujours en travaux, depuis si longtemps. La même gare, hors les immeubles qui ont poussé pendant l’été sur le parvis menant à la Salpêtrière. Décidément, sous la canicule, les immeubles éclosent mieux que les champignons ! Les bruits habituels de la capitale que j’avais quelque peu oubliés et le parfum sirupeux de la pluie sur le bitume trop chaud m’agressent. Que venait-il faire dans cette galère ?

Bon, tout va bien : on a repéré des drones poutiniens dans le ciel polonais. On continue de s’assassiner froidement aux États Unis … Et ailleurs. Rien ne s’arrête à Gaza, sauf peut-être les projets immobiliers de Donald Trump, non plus qu’en Ukraine, malgré les déclarations viriles des uns et des autres. Ainsi que les réunions définitives sur la paix, avec pour point d’orgue le méga défilé militaire chinois du 3 septembre, nourri d’engins empruntés à quelques bandes dessinées et de troupes de guerrières « Playmobil » toutes neuves, justes sorties de leurs boites. « Si vis pacem, para bellum » ! le monde est en guerre et on l’exhorte à préparer la paix. A l’Hôtel de l’Industrie, place Saint Germain des Prés, une semaine est consacrée à « l’Art pour la Paix, autour de l’œuvre de LIN Xiang Xiong, et de l’annonce de l’ouverture de son musée sur l’ile de Penang en Malaisie.
Pendant les travaux, les inconsciences se développent au rythme des absurdités : on apprend que les dealers nouvelle génération adoptent la mode de la RSE (Responsabilité sociale de l’entreprise) en offrant aux familles de leurs zones de chalandise les fournitures scolaires de leurs futurs clients. Et l’on observe avec indignation que près de deux mille « teufeurs » décervelés envahissent dans les Corbières les champs ravagés cet été par le feu, sous les yeux incrédules de leurs propriétaires désespérés. On danse sur les cendres.
Au marché de Villefranche du Périgord, le premier marché aux cèpes de la saison, on aura débité plus d’une tonne de bolets. Bonne nouvelle ! Les averses salvatrices sous un climat plus normal de fin d’été laissent présager un bel automne mycologique. Tout ça me donne plus que jamais l’envie de cultiver mon jardin, retrouver le café du matin et les exploits rugbystiques de Brive et de Tulle, loin de la fausse folie des terrasses parisiennes.