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Dans un texte récemment publié dans Persuasion — l’une des rares revues américaines qui défend encore un débat public apaisé — Francis Fukuyama s’interroge sur les racines de la crise démocratique contemporaine : « It’s the internet, stupid ! ».
Il y voit la clé du basculement populiste américain. Et si, comme souvent, la France n’était qu’à dix ans de retard sur cette dérive, cela n’aurait rien de rassurant.
Fukuyama passe en revue les explications classiques de la fissuration des démocraties libérales pour mieux en montrer les limites.
Les inégalités économiques ? Elles n’expliquent pas la réélection de Trump : elle est survenue en période de forte croissance. En France, les inégalités sont réelles mais contenues, et la pauvreté stable depuis vingt ans.
Le racisme ou le sectarisme religieux ? Ils progressent, certes, mais Trump a su rallier une coalition multi-ethnique. En France, les électeurs du Rassemblement national ne sont pas tous, loin de là, des petits blancs, ou des fidèles de feu Monseigneur Lefebvre ni les électeurs de l’extrême gauche ne sont-ils majoritairement des immigrés ou enfants d’immigrés du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne.
Les fractures culturelles et territoriales entre les élites urbaines instruites et les autres ? Ce sont davantage des conséquences que des causes et elles sont anciennes.
La faillite des dirigeants traditionnels de gauche et de droite ? Elle n’est pas nouvelle non plus même si en France, les sommets atteints aujourd’hui présagent mal de l’avenir.
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