L’Europe est aujourd’hui devant ses responsabilités. Le retournement apparent d’alliances achève la bulle historique du bloc atlantique, et signe définitivement la fin du rêve de paix perpétuelle dans un univers toujours plus démocratique de F. Fukuyama. La « mort cérébrale » annoncée de l’OTAN n’est certes pas entérinée, mais la fracture ouvre un chantier de questions et d’urgences qui dépassent la seule notion de défense.
Économie
Le mercredi 2 avril 2025, les Etats-Unis ont décidé de relever massivement leurs droits de douane, déclenchant une puissante onde de choc économique. A combien ces droits de douane s’élèveront-ils finalement ? Nul, pas même Donald Trump, ne le sait. Quoi qu’il en soit, si dans un premier temps certains secteurs comme les semi-conducteurs ou les produits pharmaceutiques semblaient pouvoir être épargnés, il semble que ce ne sera finalement pas le cas.
Standard & Poor’s et Fitch ont envoyé, au premier trimestre de cette année, à une France surendettée et à faible croissance économique, un ultime avertissement avant la dégradation de sa note de crédit. Tout juste cinq ans après le Covid, force est de constater que nos hôpitaux n’ont jamais été aussi fragiles, la désertification médicale à son plus haut et notre secteur pharmaceutique en plein trouble. Aucune réorganisation de la gouvernance de la santé publique n’a été effectuée malgré les multiples défaillances repérées dans la période Covid.
Droits de douanes décidés de manière intempestive, coupes brutales dans les budgets fédéraux, promotion des cryptomonnaies, dérèglementations massives… la politique économique de Trump apparait non seulement contraire à celle de son prédécesseur, mais surtout manquer de cohérence et de sérieux. Et pourtant, elle renvoie à une analyse précise développée par son concepteur, Stephen Miran, l’actuel économiste en chef de la Maison Blanche. David Cayla décortique cette stratégie… et ses limites.
Entre la flambée des droits de douane à venir et les coupes claires dans la fonction publique, l’économie américaine est appelée à enregistrer de sérieux contrecoups, selon les prévisionnistes. Et les premières victimes de la reprise de l’inflation et du chômage devraient être…les électeurs républicains de Donald Trump. Qui ne semble guère s’en soucier.
Si l’on met la démagogie usuelle de côté, l’on voudra bien admettre qu’en France, plus qu’ailleurs, pays construit par et autour de son État, les hauts-fonctionnaires ont une responsabilité particulière dans les succès et les échecs nationaux. Et au moment où l’on fait mine de découvrir que la productivité est la condition essentielle de la croissance, alors que notre pays est déboussolé, posons-nous quelques questions simples.
La France se trouve à un tournant décisif. D’ici à 2032, sous peine de disparaitre, près de 700 000 entreprises devront avoir trouvé un repreneur. Mais en 2023, selon les données de BPI France, seulement 27 % des 185 000 entreprises potentiellement transmissibles y sont parvenues. Dans le même temps, le mur de la dette réduit les marges de manœuvre pour financer les transitions.
Alors que le Salon de l’agriculture vient de fermer ses portes à Paris, le secteur français et européen restent sous forte tension. Quel avenir économique pour les exploitants agricoles indépendants, toujours pris en étau entre la charge normative, la pression à la baisse des cours de leurs produits et des politiques d’achat des grandes centrales, les hausses des prix de l’énergie et des intrants, et l’inflation que seul le « dumping » de la Russie, premier exportateur d’engrais azotés vers l’Europe, semble compenser ?
La Cour des Comptes a rendu il y a quelques jours son verdict « flash » sur la situation financière et les perspectives du système de retraites. Sur la question controversée du décompte des déficits du régime des pensions de l’Etat, elle prend clairement parti pour le conseil d’orientation des retraites (COR) et contre ses critiques, Jean-Pascal Beaufret et François Bayrou lui-même.
Il arrive souvent que des négociations difficiles ne conduisent à un accord que lorsque les circonstances contraignent les négociateurs à des concessions qu’ils n’auraient en principe pas souhaité faire. Rien n’est plus vrai lorsque ces négociations s’inscrivent dans un contexte où l’argent manque. Qu’il s’agisse d’entreprises ou d’états souverains, dans la vaste majorité des cas, les…