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La tempête Benjamin, la bien nommée, une « bombe météorologique ? », bat son plein et décoiffe le pays. Les vents inquiètent même la Corrèze, en vigilance « orange » inédite. Si les pluies continuent à ce rythme, peut s’en faut que les quais de la Corrèze (la rivière) à Brive ou Tulle, et de la Vézère à Treignac ou Uzerche, ressemblent bientôt aux fronts de mer de Normandie, aux ports bretons ou aux plages de l’Atlantique.
Nous nous croyions protégés dans cet heureux havre, mais le réchauffement climatique fait son œuvre. Limoges pourrait vite devenir un port de la Baltique, comme l’avaient imaginé quelques auteurs solidement éméchés il y a longtemps, un soir de Foire du Livre. Le train a rejoint jeudi Uzerche avec deux heures et demie de retard, sans qu’on puisse exceptionnellement incriminer la SNCF.
Entre la nouvelle « affaire des bijoux », le casse du siècle, et l’incarcération inédite d’un ancien Président de la République, le Louvre et Nicolas Sarkozy, deux symboles adoubés de la France éternelle, les « élites », nos représentants – le savent-ils ? –, tentent de fabriquer en vitesse un budget 2026 utile, voire nécessaire, – le savent-ils ?- au pays. Rude tâche, d’autant que Standard & Poors, quelques jours après l’agence Fitch dégradaient la note de la France à A+ – ce juge de paix qui terrorise tous les ministres des finances du monde occidental – . Ce + ne trompe personne, Moody’s doute. Nos députés s’écharpent donc, y compris avec le Premier Ministre, entre autres, sur deux visions de notre avenir, et deux thèmes principaux : quid de l’âge de la retraite, remarquablement différent de celui de nos amis européens, et quid de la taxation des plus « riches » de nos concitoyens ?
Ici émerge l’inconnu Gabriel Zucman, héros de la fronde, honni par Bernard Arnault, largement contesté par le nouveau prix Nobel d’économie français, désigné il y a quelques jours avec ses deux complices, Mokyr et Howitt. Nos parlementaires ont-ils pris le soin de l’entendre, voire de le consulter ? Ca n’est pas leur habitude ! Le CAC 40 en profite pour caracoler au meilleur de sa forme. C’est évidemment à n’y rien comprendre, sinon de constater que la finance semble n’avoir rien à voir avec l’économie, et de moins en moins avec le politique, au moins pour un temps. Les boomerangs rodent.
Revenons à Philippe Aghion, le cinquième Nobel français d’économie, Le croiriez-vous ? Ses travaux conduisent à comprendre que la croissance peut naître de l’innovation. Nos souvenirs nous rappellent les effets salvateurs de la destruction créatrice décrits par l’ami Joseph Schumpeter aux belles heures de la révolution industrielle. Ainsi la révolution de l’intelligence artificielle, si nous oublions l’abus de langage oxymorique, pourrait bien être le prochain tremplin de la croissance mondiale …

Nos budgétifères, ou budgétivores, depuis la Place du Palais Bourbon n’en ont cure, de même que des doutes du nobélisé sur l’efficacité de la taxe estampillée Zucman. Aghion lui-même s’est quelque peu éloigné de notre Président, sans doute désespéré du peu d’écoute qu’il a en son temps trop espérée. Dommage, d’autant qu’en même temps le physicien français Michel Devoret et ses deux comparses, Clark et Martinis, emportaient le prix Nobel de physique pour leurs travaux sur la mécanique quantique, sources également, via les perspectives qu’ils offrent sur les capacités de calcul, de progrès pour le développement de l’intelligence artificielle, un bonheur pour Philippe Aghion. Et l’Europe, pendant ce temps, se perd dans l’organisation du cadre nécessaire à sa « prise en charge ».
On est bien loin de la conversation au café du matin, où l’on s’inquiète pourtant enfin des dérives possibles de la discussion budgétaire et des menaces de guerre dont les journaux nous abreuvent.
On se réjouit du prochain passage du Tour de France en Corrèze.
On constate l’arrivée soudaine de l’automne. La végétation avait résisté, mais les bois et les forets se colorent enfin des couleurs d’octobre. Les lointains se parent de camaïeux or et ocre. Les hêtres et les châtaigniers jaunissent. Les fougères brunissent, tendance auburn. L’érable du jardin rougit. Les feuilles décrochées par les vents recouvrent les routes et les chemins. L’inutile heure d’hiver s’annonce et sonne le moment des veillées. Halloween occupe les fantasmes des enfants en vacances. Ils préparent l’essentielle chasse aux bonbons histoire d’oublier que l’hiver arrive.
Vendredi soir, devant onze mille supporters, le CAB, le club de rugby de ProD2 de Brive aura livré à domicile sur son stade, le Stadium, le stade Amédée Domenech, une pâle copie face aux joueurs de Soyaux Angoulême, bien plus loin dans le classement. La Montagne titre : « Le CAB se saborde ». Le public désappointé et désepéré a assisté à un festival de maladresses, de désordres, de passes en l’air, de peu d’actions. Décidément, rien ne va plus même ici. Il va falloir se ressaisir si l’on veut finir la saison dans le haut du tableau !