La chute d’un gouvernement consécutive à un vote négatif de l’Assemblée nationale sur l’engagement de sa responsabilité, une première dans l’histoire de la Vème République, est forcément un moment paroxystique de la crise politique que traverse le pays.
Bayrou
Tag
Il était l’homme qui, comme Socrate vingt-cinq siècles plus tôt, voulait tracer son chemin en dehors des coteries et alliances parfois délétères. Il cherchait une parole autre. Face à lui : des calculs plus que des convictions. A-t-il éprouvé un vertige devant « l’Himalaya de difficultés » qu’il évoquait au début de son chemin de croix ?… Reste de profonds regrets, comme l’évoque Benjamin Djiane dans la tribune qu’il signe pour Sans doute ce matin.
L’intention était claire : par une mesure simple, facile à comprendre de tous et de portée quasiment universelle puisqu’elle s’appliquerait sans discrimination à toutes les catégories de la population (à l’exception des retraités et des chômeurs), il s’agissait de demander aux français d’accepter un effort témoignant de leur prise de conscience de la dégradation des finances publiques et de leur volonté de participer à leur redressement.
Une politique de souveraineté, c’est « une Nation décide librement, et ne veut plus dépendre des autres ». Vous avez observé une apparition récurrente dans les intitulés ministériels en France. Dans ce tourniquet enivrant des ministres -une sorte de nouvelle IVe République à l’intérieur de la Ve où les ministres changent tous les mois- il n’y a qu’une chose qui ne change pas : le mot souveraineté.
Un vieil adage dit que l’on ne fait pas de bonne politique avec de bons sentiments. Doit-on pour autant faire de la politique, et plus encore gouverner, avec des sentiments négatifs, ou des sentiments tout court ? Le Premier ministre a provoqué de fortes réactions en évoquant sur LCI, à propos de l’immigration, un « sentiment de submersion ». Puisqu’ici ce sont beaucoup les mots qui font débat, il importe d’en restituer la teneur exacte.
Dans quelques jours maintenant, ce sera l’heure de vérité pour François Bayrou et, par contre-coup, pour les Français. Une fois de plus, politiques et citoyens seront attentifs à une possible alliance des extrêmes dont on ne sait, cette fois, quelles conséquences et quel chaos cela pourrait engendrer. Homme d’expérience le Premier ministre devrait trouver la bonne ligne de crête pour, in fine, dépendre le moins possible de tous les « Raminagrobis » qui le guettent. Reste que, passé cet écueil, un autre se profilera : où sont les priorités ? Pour notre contributeur, Robert Dujarric, une évidence s’impose : renforcer nos capacités militaires.
« Un Himalaya de difficultés », c’est ainsi que François Bayrou résume la tâche qui l’attend maintenant. À force de coups de boutoir tout au long de sa carrière, la porte de Matignon a fini par lui céder. Il y entre en même temps qu’une foule de problèmes dont chaque camp a sa part de responsabilité. Il fallait donc un journaliste direct dans ses propos et sans concession sur le fond, Patrick Boyer, pour évoquer la pétaudière dont le Premier ministre hérite.