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Sans Doute est heureux d'accueillir parmi ses contributeurs Jobic de Calan. Il fera partager à nos lecteurs son goût pour le recueil et l'exploitation des données publiques qui disent souvent beaucoup plus sur nous que nombre d'analyses. Pour son premier article, il défend l'INSEE contre les attaques venues de tout bords, y compris les plus inattendus, sur le recensement à Mayotte.
Le 28 août 2025, avant son théâtral suicide politique, un des derniers actes exécutifs de François Bayrou, Premier ministre, fut de signer un décret pour organiser un recensement exceptionnel à Mayotte du 27 novembre 2025 au 10 janvier 2026.
En France, en temps normal, le recensement est un non-événement quasi-permanent, ce qui évite de l’evénementialiser (mot horrible, dont je m’excuse) et de le politiser comme cela peut-être le cas aux Etats-Unis où son organisation est une obligation constitutionnelle, scellée dès le premier article (“Le recensement effectif sera effectué dans les trois ans suivant la première réunion du Congrès des États-Unis, puis tous les dix ans, selon les modalités prévues par la loi”), complété par le 14e amendement de 1868 (“Les représentants seront répartis entre les différents États en fonction de leur population respective, en comptant le nombre total de personnes dans chaque État, à l'exclusion des Indiens non imposables.”).
Donald Trump, aimant se mêler de tout, a demandé, essayant de s’arroger une prérogative réservée au Congrès, d'organiser un “nouveau et très précis” (“new and highly accurate”) recensement “basé sur des faits et des chiffres modernes” afin que les immigrés ne soient pas comptés ; allant contre ce 14e amendement qui n'opère aucune distinction de statut juridique dans la population comptée.
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