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"J'ai infiltré la résistance des élites face à l'IA", par votre correspondant Gonzo, quelque part entre une conférence académique prétentieuse et une start-up de la Silicon Valley, sous l'effet de trois expressos et d'une overdose de jargon techno-philosophique. Où comment Frédéric Arnaud-Meyer, expert en communication digitale et explorateur d'histoires, se fâche contre les donneurs de leçons sur les risques de l'Intelligence Artificielle.
Jour 1 : dans l'antre des dinosaures académiques
Il est 9 heures du matin et je suis déjà au bord de la crise de nerfs. Assis au dernier rang d'un amphithéâtre surchauffé de La Sorbonne, je contemple cette assemblée de crânes dégarnis et de costumes élimés qui constituent l'élite intellectuelle française en pleine crise existentielle. Le colloque s'intitule pompeusement "L'intelligence artificielle : enjeux épistémologiques et ontologiques" - comprendre "Comment sauver nos jobs de penseurs professionnels maintenant que ChatGPT écrit mieux que nos doctorants".
Je ne devrais pas être ici. Mon badge indique "Dr. Jean-Michel Latour, chercheur associé en philosophie computationnelle", une identité aussi fictive que les prétendues limites infranchissables de l'IA dont ces gens tentent désespérément de se convaincre. Ma vraie mission ? Infiltrer cette secte d'universitaires paniqués pour comprendre comment les anciens maîtres du savoir réagissent quand leurs châteaux de cartes s'effondrent.
L'orateur actuel, un professeur émérite à la barbe aussi blanche que ses privilèges, martèle son pupitre : "L'IA ne comprend RIEN ! Elle n'a PAS d'INTENTIONNALITÉ !" Sa voix tremble légèrement, trahissant l'angoisse qui suinte sous le vernis académique. Je le comprends - son dernier livre, fruit de vingt années de recherche, a été résumé et amélioré par GPT-4 en 47 secondes hier soir dans ma chambre d'hôtel, entre deux verres de whisky bas de gamme.
À la pause-café, je me faufile entre les groupes. Une jeune doctorante en philosophie confie à voix basse : "J'ai utilisé Claude pour rédiger mon dernier article. Mon directeur l'a trouvé brillant." Elle rit nerveusement. "Six ans d'études supérieures, et une machine fait mon boulot en trois minutes."
Un professeur plus âgé l'interrompt : "C'est de la fraude intellectuelle ! Ces machines ne font que plagier nos travaux !" Ce qu'il ne dit pas, c'est qu'il vient de perdre une subvention de recherche face à une équipe utilisant l'IA pour accélérer leurs publications. La peur a une odeur particulière dans ces couloirs feutrés - celle de l'encre séchée et des privilèges moisis.
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