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Pour sa première contribution à Sans Doute, Karine Schaub, spécialiste de la mise en conformité des entreprises du secteur financier au regard de leurs obligations réglementaires, légales ou issues du droit international, en d'autres termes experte notamment de la lutte contre l'évasion fiscale, les centres offshores et les paradis fiscaux, revient de manière originale sur les origines de la criminalité économique en la comparant à un virus.
Il serait erroné de voir la criminalité économique comme un mal contemporain. Elle serait plutôt de l’ordre d’une épidémie. Avant les paradis fiscaux, les cryptomonnaies et les krachs boursiers, il y eut une balance truquée sur un marché antique. Un geste anodin, presque banal, mais porteur d’un virus redoutable – celui de la distorsion de confiance.
Car tout comme l’humanité, la criminalité économique a une généalogie. Et dans cette lignée, on ne découvre pas une simple succession de scandales mais une maladie chronique du capitalisme.
Les premières contaminations
Quand on pense à Rome, aucun d’entre nous n’associerait spontanément cet Empire à la « réduflation » concept typique de nos sociétés de consommation. Et pourtant, le principe est vieux comme le commerce : réduire la quantité sans baisser les prix. Dans la Rome antique déjà certains marchands manipulaient les poids et les mesures pour vendre un peu moins, tout en gagnant un peu plus !
Faire illusion, tromper juste assez pour que la fraude paraisse normale, le concept a traversé les siècles.
Depuis le 1er juillet 2024, les grandes surfaces de plus de 400m² devraient d’ailleurs afficher ce type d’étiquette : « pour ce produit, la quantité vendue est passée de 500g à 450g et son prix au kilo a donc augmenté de 11% ».
César, ton peuple te salue !
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