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Clausewitz écrit que l'emploi de la force n'est pas incompatible avec l'utilisation de l'intelligence. Le général-professeur ajoute que la guerre ne peut être menée que par des hommes dotés d'un intellect exceptionnel. Malgré les conseils du prophète de la « Kriegsakademie », bien des hommes d'un intellect que personne ne qualifierait d'exceptionnel ont dirigé des pays en guerre.
Il est donc irrationnel de penser, lorsque que nous analysons telle ou telle conflagration, que les belligérants sont toutes et tous dotés de cerveaux de lauréats du Nobel. Le conflit irano-israélien n'a pas débuté il y a quelques semaines. Il s'inscrit dans la relation compliquée entre Téhéran et Jérusalem. Alliés contre Saddam Hussein sous Khomeini, ils sont en guerre larvée depuis maintenant longtemps. On ne peut pas séparer cette paire des innombrables antagonismes de la région.
L'équation est d'autant plus compliquée qu'au Moyen-Orient, il existe trois niveaux d'entités politiques (polities étant l'expression en anglais). Il y a les Etats. Certains, Israël, l'Iran, l'Égypte, la Turquie sont des nations, bien que traversées par des divisions ethniques, religieuses, et/ou idéologiques aiguës. D'autres, par exemple l'Arabie saoudite et le Qatar, sont des familles qui exercent leur pouvoir sur des champs d'hydrocarbures plus ou moins grands. Il y a, à l'étage inférieur, des régions, des groupes ethno-religieux, qui sont de facto indépendants. Par exemple les Kurdes irakiens ou plusieurs collectivités, en Syrie, au Liban, au Yémen, etc. Finalement, nous trouvons des affinités qui traversent les frontières, par exemple les Druzes au Liban, en Syrie, et en Israël (sur le Golan et en Israël pre-1967) ou les chiites du Golfe persique qui, par moment, peuvent se sentir plus proches des membres de leurs groupes que de leurs concitoyens.
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