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Think tank basé à Bruxelles, Bruegel incarne depuis vingt ans avec respect et sérieux, une approche à la fois technocratique et pragmatique de la construction européenne. Son Research Programme 2025-2026, publié fin octobre, souffle un vent nouveau. Pour Sans Doute, Catherine Malaval s'étonne que ce texte fondateur soit totalement passé inaperçu dans le débat public français.
Les rapports Bruegel sont toujours très attendus dans les cénacles et milieux d'influence européens. Le dernier rapport marque un changement de ton très notable au regard des précédents, changement très peu commenté en France : Bruegel assume en effet désormais une lecture géopolitique de l’économie : comment produire sans dépendre, financer sans s’endetter et coopérer sans se soumettre. En filigrane, Bruegel décrit un continent qui ne croit plus au multilatéralisme naïf. L’Europe doit désormais penser sa compétitivité et sa souveraineté dans un monde où ses alliés d’hier deviennent parfois des rivaux économiques.
D’un diagnostic économique à un programme de puissance
Dans son programme 2024-25, Bruegel s’intéressait surtout à la stabilité macroéconomique : analyse du futur cadre financier pluriannuel (Multiannual Financial Framework, 2028-2034), gouvernance économique, union des marchés de capitaux, relance du marché unique, politiques climatiques et économie numérique. Bruegel cherchait à moderniser les outils de gouvernance dans une logique de technocratie efficace. Il s’agissait de restaurer la croissance et la stabilité macroéconomique après les crises successives (Covid, Ukraine, énergie).
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