Partager cet article
Pas grand-chose, en ce dimanche matin. Au café, sur la terrasse enfin ensoleillée du bar, les nombreux ponts du mois de mai ont usé les conversations et les travaux au long cours sur la ligne Paris/Toulouse vont isoler la Corrèze pendant tout ce nouveau pont de l’Ascension.
Les Toulousains n’ont même plus le recours de biaiser par Bordeaux : sous les fortes pluies et les grêlons la voie s’est effondrée vers Tonneins et les TGV sont à l’arrêt après quelques parties de saute-ballast. Décidément, avec la SNCF, tout est toujours possible !
On se remémore quelques décès en tentant d’en retrouver la date … On en parlait mardi, à l’enterrement de la belle Solange. Elle en avait fait tourner des têtes, au temps de sa splendeur. C’est vrai qu’elle était veuve, alors, après tout … Et la femme du Pierrot, il y a presqu’un an. Ses deux fils jouaient deuxième ligne au RCT, le Rugby Club Treignacois, et les deux petits-fils ont repris la ferme. Voilà une exploitation qui ne disparaîtra pas. On apprend que Paul, le couvreur, la figure historique du village, vient de mourir à l’hôpital, aux rives de sa centième année. Avec lui s’envole un siècle d’histoires et d’anecdotes éructées en mâchant le patois local, quelques jolies colères sans objet et quelques souvenirs « automobistiques » gratinés.
Bon, on commente le décrochage de la bourse après la nouvelle annonce iconoclaste faite par Donald Trump de son intention de fixer à 50 % les droits de douane des produits de l’Union Européenne, dont chacun sait – du moins en est-il persuadé – qu’elle n’a été inventée que pour nuire aux Etats Unis ! Évidemment, le néo-borgien Trump se prend pour le roi du monde, et se comporte comme le vieux duc cité par Guliano di Empoli dans « L’heure des prédateurs » ( Editions Gallimard 2025) au moment de prendre une décision : « je ne veux ni réfléchir, ni considérer, sinon pourquoi serais-je duc de Saxe ? » Souvenons-nous de Louis XIV : « l’Etat, c’est moi ! ».
Alors les nouveaux empereurs s’en donnent à cœur joie. Depuis quand les autocrates doivent ils tenir compte des règles, des lois, des traités, des convenances élaborés et consentis par des démocraties affaiblies par la lourdeur de leurs bureaucraties et la légèreté de leurs étonnements ?
Alors Donald décide depuis le bureau ovale, au mépris des trêves promises, quitte à se déjuger au hasard d’une intuition : « Après tout, je suis le président des Etats-Unis ! » … du Monde, peut-être ? Son alter égo en la matière, le néo-Tsar de toutes les Russies, et il y en a, ne manque pas, lui non plus, de mentir à tours de bras, par omission ou par intention. Tout ça sous l’œil imperturbable de leur « ami », le camarade Xi, arbitre en tant que principal détenteur de la dette américaine et principal client de la fédération de Russie ! Ils ont juste oublié qu’en septuagénaires confirmés, ils seraient évidemment limités par leur horloge biologique, quels que soient les efforts de tous les Elon Musk transhumanistes de la planète.

Ces considérations d’importance nous éloignent de notre petit village, où l’on déplore le départ de la pharmacienne. La croix verte dans la grand-rue manque. Puisse la petite supérette survivre ! Elle offre au moins de sympathiques produits en « circuit-court ». Et de nous remémorer les cuisines de nos grand-mères, les légumes du jardin, le lait pris au pis de la vache, les poulets élevés au bon grain des poulaillers et les bons œufs frais ramassés tous les matins. Point besoin de « nutriscore » à l’époque. Aujourd’hui un food-truck propose des burgers et des machines délivrent des pizzas pré formatées.
Bon, On attend l’ouverture imminente d’un snack pour le mois prochain : « Aux Monnaies d’Hier », clin d’œil aux Monédières voisines. On aurait pu l’appeler « A l’ancien franc ». Puisse-t-il apporter un peu d’animation. De nouveaux résidents veulent relancer le club de pétanque. Tout ça va dans le bon sens.
Au gré d’un article dans la « Charente libre » je découvre l’expérience d’un petit village de 600 âmes, Verteillac, à une encablure d’ici, aux confins de la Dordogne et de la Charente limousine. Le maire, un jeune retraité ancien chef d’entreprise, décide de réveiller le bel endormi. Il réunit ses administrés en leur suggérant de mettre la main à la pâte. Il les consulte, recense et priorise les projets, forme des comités plutôt que des commissions, responsabilise les 15 conseillers municipaux en leur déléguant un ou plusieurs projets, les rémunère tous en partageant les dotations du Maire et des adjoints, repère les endroits libres et lance la machine : respect, écoute et confiance.
Participation citoyenne, incitative, implicative. Le résultat est là : Plus de 150 villageois impliqués, le quart de la commune, 13 commerces ou services implantés, 20 associations vivantes créées, 200 événements annuels dont plus de 100 concerts. A l’aube des manœuvres préalables aux prochaines élections municipales, de tels exemples devraient inspirer.