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Pour Sans Doute, Cécile Rap-Veber, la directrice générale de la SACEM, principal organisme de collecte et de gestion des droits d'auteurs, revient sur l'idée de "créer un revenu de remplacement" pour les artistes, afin d'en démontrer les limites et les effets pervers. L'enfer est de nouveau pavé de bonnes intentions.
Sous couvert de justice sociale, la proposition portée par la sénatrice écologiste Monique de Marco entend instaurer un revenu de remplacement pour les artistes-auteurs. Un texte généreux, qui vise à corriger des inégalités criantes. Mais, derrière cette avancée potentiellement historique, se profilent des questions économiques, juridiques et culturelles qui méritent d’être explorées.
Un constat indiscutable : la précarité endémique des artistes-auteurs.
Depuis des années, les rapports officiels se succèdent pour dresser le même tableau : celui d’une précarité structurelle dans les métiers de la création. Le diagnostic est juste : sans les créateurs, pas de musique, pas de livres, pas de films, pas de spectacles, pas de culture vivante. Et pourtant, leur statut social reste l’un des plus précaires de l’économie française.
Selon l’Observatoire des revenus des artistes-auteurs, trois quarts d’entre eux gagnent moins de 10.000 euros par an, et seuls 10% atteignent le revenu médian national.
Les réformes successives du régime social, et les errements de certaines administrations ont aggravé une situation déjà fragile.
Pour remédier à cette situation, la proposition de loi n°107 déposée au Sénat vise à créer un revenu de remplacement pour les artistes-auteurs en période de « creux », c’est-à-dire entre deux projets rémunérés.
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