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Le titre du nouvel ouvrage de Sylvain Kahn, contributeur régulier de Sans Doute, – aux éditions de l’Aube, avec la Fondation Jean Jaurès - sonne comme le glas d’un monde qui s’éteint. Celui d’une Europe et d’une Amérique qui partageaient le même amour de la liberté et les mêmes valeurs venues des Lumières. En voici un extrait qui est déjà riche d’avertissements.
Les fondements politiques de l’Alliance atlantique ont volé en éclat depuis le retour de Trump au pouvoir. Ce qu’avaient en commun Européens et Américains jusqu’au trumpisme depuis la Seconde Guerre mondiale, c’était l’attachement à la liberté - c’était Tocqueville. En forçant le trait, on pourrait presqu’aller jusqu’à remarquer que c’est dans cette convergence occidentale qu’Européens comme Américains favorisaient la liberté comme système de valeurs et comme pratique sociale dominante dans leurs pays respectifs. Car, on est bien d’accord, ce penchant des sociétés occidentales pour la liberté est tout au long de leur histoire contemporaine en concurrence avec un penchant pour l’allégeance et l’obscurantisme.
Le parti Républicain américain et la politique de l’administration Trump qu’il soutient sont du côté de l’allégeance et de l’obscurantisme. Il n’y a plus d’alliés avec lesquels on délibère, sur lesquels on compte dans une relation d’interdépendance quand bien même elle peut être asymétrique ; il n’y a que des tributaires qui doivent payer de leur allégeance politique, marchande et budgétaire le droit d’être, non pas des alliés des Etats-Unis, mais alignés sur les Etats-Unis qui daignent leur accorder une protection éventuelle. C’est une conception mafieuse des relations internationales ; elle repose sur l’intimidation, la brutalisation et l’infériorisation des “partenaires” devenus des obligés.
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