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Le 19 mars dernier, Arnaud Montebourg a prononcé à l’institut Rexecode, un institut privé d’études économiques au service du développement des entreprises, un discours fondateur actant selon lui la « juste fin » de la mondialisation. Sans Doute est particulièrement heureux de proposer à ses lecteurs en exclusivité et en intégralité les propos de l’ancien ministre du Redressement productif qui détaillent une vision d’ensemble au service d’une idée phare : le protectionnisme est une nouvelle forme de progressisme. Aux lecteurs de Sans Doute de se faire une idée, mais cette démonstration argumentée mérite que l’on s’y penche de très près.
Troisième partie : la contagion du protectionnisme au système financier
Dans les deux précédentes parties ont été actées la fin de la mondialisation et la naissance d’un eco-souverainisme. Il est maintenant nécessaire de se poser la question de la contagion protectionniste au système financier. Celle-ci parait inéluctable puisque nos différentiels de croissance entre les États-Unis et l’Union Européenne, notre vassalisation numérique capturant la valeur et les différentiels de capitalisation boursière qui en découlent, conduisent notre épargne à migrer et alimenter l’investissement de l’autre côté de l’Atlantique plutôt que chez nous.
C’est une question décisive parce qu’avant l’Acte Unique (1986), l’épargne des Nations européennes ne pouvait pas s’en aller librement aux Etats-Unis ou ailleurs. Cette dérégulation a d’ailleurs été imaginée par une poignée de hauts fonctionnaires français logés à l’époque au FMI, à l’OCDE, et à la Commission Européenne en tête desquels Pascal Lamy, tous dirigeants ces organisations internationales des années 80, ayant porté et mis en œuvre ces choix dérégulateurs du système financier que nous payons cruellement aujourd’hui.
Ces décisions prises dans le dos des populations à qui l’on en masqua soigneusement les conséquences ont été sérieusement autopsiées par un professeur d’Harvard nommer Rawi Abdelal, dans « The Construction of the Global Finance ». Cet ouvrage clé montre que les décisions dérégulatrices ont été juridicopolitiques, et sont par conséquent parfaitement réversibles.
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