De Big Apple à Red Apple ?

Communiste, radical, islamiste, antisémite, diviseur… Zohran Mamdani n’a pas été épargné par la critique et la calomnie, tant aux États-Unis qu’à l’étranger. Loin des procès d'intention, il est plus judicieux pour Xavier Denis, de comprendre les raisons de son succès et son incidence possible sur la politique aux Etats-Unis. 

Tout d'abord, faisons le lit des accusations d'extrémisme dont Mamdani a fait l'objet. Certes, il est musulman, pro-palestinien et socialiste, mais il est tout à fait absurde de le considérer comme un antisémite, un agent des Frères Musulmans ou un Lénine de mairie. La mémoire du 11 septembre, les tensions politiques autour du conflit à Gaza et la détestation des grandes fortunes à l'idée d'une hausse des impôts ont fait de lui un bouc émissaire commode pour une frange des New-Yorkais. Mais le soutien du mouvement LGBT, les neuf femmes qui composent exclusivement son équipe de transition jusqu’à sa prise de fonction et la nomination de Dean Fuleihan, comme premier adjoint en charge des finances, un vétéran de l’administration municipale, font déjà mentir les caricatures, sans compter les 30 à 40% d’électeurs juifs qui lui ont apporté leur vote.

Un art consommé de la mobilisation de terrain et des réseaux sociaux

Crédité de 1% des suffrages pour la primaire démocrate, lors du lancement de sa campagne, il a fini par la remporter haut la main face à Andrew Cuomo (56% contre 44% en juin dernier), le favori, ancien gouverneur de l'État de New York, qui espérait relancer sa carrière politique.

Son utilisation intensive des réseaux sociaux lui a permis de compenser rapidement sa faible notoriété et de marteler ses mesures phares, toutes articulées autour du thème du coût de la vie.

Avant l’élection de novembre, il avait 4,7 millions d'abonnés sur Instagram et 1,7 million sur TikTok, des chiffres qui ont doublé depuis son élection, quand Andrew Cuomo, plafonnait lui à 220 000 abonnés sur Instagram…