Les Pieds Nickelés qui ont réussi ce qu’on nomme maintenant « le casse du Louvre » resteront, malgré eux, dans l’histoire de l’art. Pour sa deuxième contribution pour Sans doute, Pierre-Emmanuel Martin-Vivier, vice-président de Christie’s France, revient sur un autre trésor de la peinture longtemps en compétition avec la pièce maitresse du musée, La Joconde, qui elle…
Culture
Pour Sans Doute, Sylvain Lévy revient sur le phénomène le plus puissant, le plus extravagant de la culture populaire depuis des décennies. Un phénomène qui emporte tout sur son passage et qui porte en lui un véritable écosystème totalement inédit, digne de notre époque marquée sous le sceau de la démesure : Taylor Swift.
Le 23 octobre prochain, la maison de ventes Christie’s mettra aux enchères à Paris l’une des œuvres les plus emblématiques d’Yves Klein (1928-1962) : California, (IKB 71). Exposée pour la première fois en France, cette toile monumentale, incarne l’apogée de la quête artistique de Klein pour un bleu absolu, une couleur qu’il a lui-même inventée et baptisée International Klein Blue (IKB).
Un chirurgien célèbre, évoquant ses trois fils, dit un jour : « Le moins doué j’en ferais un chirurgien, dès qu’il saura comment faire, il n’aura plus qu’à répéter. Du second, un peu plus malin, j’en ferais un écrivain pour qu’il puisse rêver. Et du plus intelligent, j’en ferais un jardiner car lui seul saura reconnaître la chance qu’il a ». Il en va ainsi des nouveaux collectionneurs. Ceux qui savent donner une âme aux objets, en les partageant avec ceux qui savent les voir. Assurément, Sylvain Levy est de ceux-là.
C’est celui de ma jeunesse. Celui que je prenais les jours de pluie pour éviter de remonter tout le Faubourg Montmartre. Comme ont dû le faire des millions de personnes avant moi depuis que ces passages existe à la toute fin du XVIIIe siècle. Mais c’est bien plus tard que j’ai compris leur charme, leur beauté et leur différence.
Comme chaque année, arrivant porte d’Auteuil, dans le seizième arrondissement, presque sept-cents mille personnes -dont j’ai fait partie – n’ont eu qu’une idée en tête : arriver le plus vite possible dans la Mecque de leur sport favori : le tournoi de Roland Garros.
Ils ont longé l’une des grilles d’un jardin pas comme les autres. Trop hâte d’aller droit devant pour regarder autour de soi ; ne serait-ce que quelques secondes afin d’attiser une fugace curiosité.
Je les vois remonter vers la place du Tertre, direction le Sacré-Cœur. Pour une vue sur Paris à nulle autre pareille. C’est à peine si, en passant, ils ont jeté un œil à la bannière indiquant le musée de Montmartre. Trop occupés à trouver le meilleur angle pour leurs selfies. On n’est pas là pour admirer Paris à ses pieds, rêver de la ville la plus glamour ou regarder un à un les monuments qui s’offrent au loin. On est juste là pour « faire la Butte ». Et on repart, pas de temps à perdre.
Sans nom puisqu’anonyme. Dans ce qui étaient alors, au XVIe siècle, les faubourgs sans âme de Paris. En face du palais du Louvre, mais si loin pourtant. Quartier de misère, un autre monde que celui qu’elle voyait dans l’île de la Cité ou le pouvoir se disputait à coup de dague, de poison ou de noyade. Une maison de gueux, peut-être un bordel, où les jeunes clercs, fraîchement tonsurés, venaient cacher leurs turpitudes alcoolisées entre deux catins aux mains lestes. Mais, peut-être également, des belles aristocrates venues combler leurs amants sans risquer l’exil de l’une et la mort par l’épée ou la hache de l’autre.
Surtourisme ! Ce mot fabriqué pour l’occasion évoque bien la cohorte, toujours grandissante, de personnes en bermudas et t-shirt plus ou moins propre, qui envahissent Paris ; dès le printemps maintenant, effet JO et canicules récurrentes oblige. Pourtant Paris, la ville où je suis né, cache tellement d’endroit aussi beau qu’inattendus que l’on pourrait passer des semaines à les trouver et tomber sous leur charme. À condition toutefois d’aimer vraiment notre ville.Petit florilège de nos trésors cachés.