Si elles ne résolvent pas les problèmes de l’opposition démocrate, plus divisée que jamais entre progressistes et centristes, les élections partielles qui se sont déroulées, ce 4 novembre, à New York, dans le New Jersey et en Virginie représentent un sérieux avertissement pour Donald Trump. Qui va tout faire pour garder le contrôle du Congrès lors du scrutin de mi-mandat de novembre 2026.
Clé de voûte du système démocratique américain, la Cour suprême doit statuer, ces prochaines semaines, sur les abus de pouvoir commis par Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche. Composée majoritairement de juges conservateurs, l’institution a fait preuve jusque-là d’une très grande compréhension vis-à-vis du Président des Etats-Unis. Qui ne demande qu’à en profiter.
L’un est omniprésent, bousculant tous ceux qui se mettent sur son passage depuis son retour à la Maison Blanche, le 20 janvier. L’autre reste discret, s’attachant d’abord à réunir ses ouailles catholiques, depuis qu’il s’est assis sur le trône de Saint-Pierre, le 8 mai. De même nationalité, Donald Trump et Léon XIV sont appelés à se rencontrer…et à mettre leurs divergences au grand jour, notamment sur la lutte migratoire.
Si Elon Musk n’est plus à la tête du ministère de l’efficacité gouvernementale (DOGE), les coupes claires continuent dans l’administration fédérale américaine avec près de 200.000 emplois supprimés en sept mois, soit près de 10% des effectifs totaux. Avec des motifs autant politiques qu’économiques, d’autres coupes sont à venir, au risque de mettre en danger la sécurité et la santé des Américains.
Un peu à la manière des “Lettres persanes” de Montesquieu, Gilles Sengès revient sur les premiers mois du retour au pouvoir de Donald Trump. Avec comme cadre, la Maison Blanche, devenue la maison du chaos. Et le temple du mauvais goût. Cela pourrait prêter à sourire si les Etats-Unis ne glissaient, peu à peu, dans un monde orwellien.
Si tous les sondages expriment une désapprobation certaine à l’égard de l’hôte de la Maison Blanche, les enquêtes d’opinion montrent aussi qu’il serait réélu à la présidence des Etats-Unis si un scrutin avait lieu aujourd’hui. Et la timide opposition du parti démocrate n’est, sans doute, pas la seule explication.
Dans sa campagne de ralliement de la droite radicale européenne, menée en 2018, Steve Bannon, le théoricien du mouvement Make America Great Again (MAGA), avait misé sur Matteo Salvini, le leader de la puissante Ligue du Nord, mais aussi sur Giorgia Meloni, dont le poids politique était alors très marginal sur la scène italienne. Pari payant car cette dernière est, aujourd’hui, au pouvoir.
Menacés de poursuites par l’hôte de la Maison Blanche pour leur implication dans les poursuites judiciaires engagées contre lui par le passé, certains grands cabinets d’avocats américains ont préféré transiger avec le président, moyennant plusieurs dizaines de millions de dollars de prestations gratuites. Cette piteuse capitulation frappe, par ricochet, le parti démocrate avec qui beaucoup d’entre eux sont étroitement liés.