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Sanae Takaichi est maintenant la présidente du Parti Libéral-Démocrate (PLD), la formation politique hégémonique du Japon depuis la fin des années 1940 (fondée en 1955, mais par le fusion de deux partis de gouvernements). L'équivalent le plus proche du PLD en Europe fut la Démocratie chrétienne italienne : tactiquement flexible, un parti corrompu mais efficace, conservateur sans être trop sectaire, pro-américain, en proie à des luttes internes, et prompt à s'adapter pour survivre !
Contrairement à son sosie italien, il est toujours au pouvoir, après quelques années d'une brève traversée du désert, bien qu’affaibli et menacé par les nouveaux mouvements anti-système propulsés par les réseaux sociaux. Présidant le PLD, Sanae Takaichi succédera bientôt à Shigeru Ishiba au Kantei, l'Hôtel Matignon de Tokyo.
L'élection d'une femme est un événement significatif dans la vie politique japonaise même si, comme Margaret Thatcher, Takaichi n'est pas féministe. Pour préserver la "tradition," elle s'oppose à ce qu'une femme puisse accéder au trône. Il est aussi significatif que contrairement à beaucoup de caciques du PLD, elle n'est pas une héritière. Son principal concurrent au sein de PLD, Koizumi était fils de premier ministre, petit-fils et arrière-petit-fils de ministre. L'idole de Takaichi, feu Shinzo Abe, deux fois chef du gouvernement, avait un père et un frère ministre, étant lui-même petit-fils et petit-neveu de premiers ministres.
Sur les trente dernières années, quatre locataires du Kantei (sur 14) suivaient dans les pas de leurs pères ou grands-pères. Deux autres étaient fils de ministres, et plusieurs avaient des pères (et parfois grands-pères) parlementaires. Contrairement à beaucoup de ses prédécesseurs, Takaichi n'est pas diplômée d'une université d'élite.
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