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Un peu à la manière des “Lettres persanes” de Montesquieu, Gilles Sengès revient sur les premiers mois du retour au pouvoir de Donald Trump. Avec comme cadre, la Maison Blanche, devenue la maison du chaos. Et le temple du mauvais goût. Cela pourrait prêter à sourire si les Etats-Unis ne glissaient, peu à peu, dans un monde orwellien.
“Nous sommes à Washington depuis près de huit mois et nous avons toujours été dans un mouvement continuel. Vivre à la cour du roi Trump, c’est vivre au rythme des sautes d’humeur, des lubies et autres foucades du monarque. La vérité d’hier n’est jamais celle du jour. Cela crée une tension permanente. Ordre, contrordre, désordre diraient les hauts gradés américains s’ils n’avaient peur d’être destitués sur le champ alors que des dizaines de généraux et amiraux ont été remerciés depuis le 20 janvier dernier, date à laquelle notre monarque s’est réinstallé sur le trône. Pour résumer, la Maison Blanche est devenue la maison du chaos. Et le temple du mauvais goût.
Résidence officielle depuis 1800, le bâtiment n’a jamais connu aussi profonde transformation depuis la restauration Kennedy, au début des années 1960. Murs, plafonds, portes, rideaux, tapis, cheminées, bibelots… Tout n’est, aujourd’hui, que dorures. L’hôte des lieux ne se lasse pas de vanter à ses visiteurs la qualité de cet or. Il est intarissable sur le sujet. “Les gens ont essayé par le passé d’utiliser de la peinture dorée mais sans arriver à rivaliser avec l’or. Il n’y a rien d’autre que l’or, rien de plus solide. Et je peux vous dire ce que coûte l’or !”, l’a-t-on entendu dire moult fois.
“Ce roi est un grand magicien”
En mal de grandeur, Sa Majesté a aussi décidé de faire construire une salle de bal pouvant accueillir jusqu’à 650 convives. Estimé à 200 millions de dollars, son coût serait financé sur fonds privés. “J’aime construire, je fais cela mieux que tout le monde. Ce sera mon cadeau pour le pays”, dit-elle en toute modestie. On ne se refait pas à 79 ans. Certains de ses pairs se passionnaient, par le passé, pour la chasse voire pour l’horlogerie, lui c’est l’immobilier.
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