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Pas un jour sans que la Commission européenne, hier héraut d’un monde sans frontières, ne brandisse le thème de la souveraineté. Le 20 octobre, elle publiait sa stratégie en matière de cloud souverain. Le 21 octobre, elle présentait son programme d’action 2026, résumé en une formule : « le moment de l’indépendance de l’Europe est arrivé ». Pour Bruno Alomar, spécialiste de l'Union Européenne, les bonnes intentions de la Commission ont encore du chemin à faire.
Le concept de souveraineté peut prendre beaucoup de sens. Jean Bodin y voyait au seizième siècle « la puissance absolue et perpétuelle d'une République ». Les anti-européens s’en sont emparés pour s’opposer au traité de Maastricht (1992) et au projet de traité constitutionnel européen (2005).
Si par souveraineté l’on entend la capacité à décider par et pour soi-même, il est un domaine dans lequel l’Union Européenne s’en rapproche : la politique de concurrence. La raison en est simple : la Commission exerce seule cette compétence fédérale, indépendamment des desiderata politiques des États ou du Parlement. Jauger de son action dans ce domaine permet de juger de son sérieux en matière de souveraineté. Or, en la matière, l’on peine à discerner un quelconque élan souverain.
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