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L’Europe a toujours aimé les normes. Depuis vingt ans, elle a multiplié les jalons. Dès 2001, la loi NRE imposait aux sociétés françaises cotées un reporting social et environnemental. En 2017, la Déclaration de performance extra-financière (DPEF) prolongeait l’exercice en intégrant la directive européenne NFRD (Non Financial Reporting Directive).
Puis vint la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) en 2022, censée faire entrer la durabilité dans le même rang que la finance, avec des rapports aussi structurants que les comptes annuels. La France, fidèle à sa tradition colbertiste, a joué les premiers rôles dans cette histoire.
Et l’histoire aurait pu être belle : passer d’un reporting discret à un véritable outil de gouvernance, rêver d’une Europe maîtresse du tempo normatif mondial. La réalité est moins lyrique. La CSRD s’est vite transformée en un millefeuille technocratique composé de plus d’un millier de « points de données » à renseigner et de définitions parfois absconses. Carrefour a produit un rapport de durabilité de 200 pages, Axa de 135 pages. Dans de nombreux groupes, les directions financières ont passé des mois à collecter, à vérifier et à consolider des données. Selon BPI France, le coût annuel est estimé à 3,6 milliards d'euros, auxquels s'ajoutent 1,2 milliard d'euros de coûts ponctuels pour l'ensemble des entreprises concernées.
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