Partager cet article
Donald Trump s'est rendu dans plusieurs pétro-monarchies du Golfe persique, qu'il souhaitait à un moment renommer Golfe d'Arabie pour unir tous les Perses contre ce changement toponymique. Les royaumes et émirats qui l'ont accueilli représentent le rêve trumpiste.
Ce ne sont pas, contrairement à l'Iran, Israël, ou la Turquie, des Etats-nations, mais des régimes patrimoniaux où une famille possède des domaines où s'exerce son pouvoir hors de tout cadre juridique, comme au tout début des Etats européens il y a de nombreux siècles. Bien avant la Révolution, en France, il y avait déjà une séparation, certes parfois perméable, entre le roi, ses avoirs personnels, et la France. Léopold von Ranke, dans "Französische Geschichte, vornehmlich im sechzehnten und siebzehnten Jahrhundert" (trad. Angl : "France Civil Wars and monarchy in France in the sixteenth and seventeenth centuries") fait remonter ce concept essentiel de séparation des interêts pour créer un pays moderne au XVe siècle en France. Pour Trump, dont l'enrichissement personnel est le premier objectif, l'Arabie, les Emirats, le Qatar, sont au contraire des Eldorados où la banque centrale peut servir de planche à billets personnelle.
Mais quid des résultats de ce périple ? Il a eu plusieurs annonces d'accords mirobolants, dont plus de 200 avions commandés à Boeing par le Qatar. Comme dans toutes les visites présidentielles, quel que soit l'hôte de la Maison Blanche ou de l'Élysée, il ne faut pas y apporter une grande importance. Souvent il s'agit de transactions déjà signées mais que les présidents aiment mettre à leur actif. Dans d'autres cas, rien n'indique que des obstacles ne surgiront pas plus tard pour enterrer ces "contrats du siècle" qui relèvent souvent, dans tous les pays, de contrats Potemkine.
Article réservé aux abonnés
Pour lire la suite, abonnez-vous
Profitez d'un accès illimité à l'ensemble de nos contenus en ligne et toutes nos newsletters.
Découvrir nos abonnements