Partager cet article
Le rapport à l'écriture serait-il, au bout du compte, qu'une agréable souffrance ? Pour son dernier ouvrage, Noëlle Revaz décrit ici la valse folle entre les mots qui s'échappent parfois et la laisse seule. Parfois reviennent pour se lover au creux de sa pensée.
Il y a plusieurs mois que je l'attendais et que j'essayais de deviner à quelle date je pourrais le dire : ça y est, j'ai enfin terminé mon roman. Je suis allée exprès en ville pour le faire relier (l'apprenti du Copyquick s'est exclamé et a dû fouiller dans ses caisses pour trouver une spirale assez large, j'avais oublié de l'imprimer recto verso), j'ai payé un bon prix, mais ça m'était égal, c'était comme de dépenser pour une fête, pour un cadeau.
Et voilà, le manuscrit est posé sur ma table, avec ses grands anneaux qui annoncent que c'est du travail solide et que son autrice (moi) n'a pas chômé, avec sa blancheur faussement sage et son titre narquois qui je l'espère va taper dans les rétines. J'entends déjà mes lecteurs : Vous l'avez écrit en combien de temps ? Grand plaisir de jouer du pouce sur le la tranche et de faire défiler toutes ces pages, tous ces moments de boulot. Satisfaction. Équilibre. On aimerait arrêter cette image, tout est bien, tout est simple, tout est juste. Il y a eu toutes ces années où le roman me faisait coucou, venait se manifester et me pousser à prendre des notes que j'accumulais en fragments dans l'idée de les assembler un jour (mais quand ?).
Article réservé aux abonnés
Pour lire la suite, abonnez-vous
Profitez d'un accès illimité à l'ensemble de nos contenus en ligne et toutes nos newsletters.
Découvrir nos abonnements