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L’Europe est aujourd’hui devant ses responsabilités. Le retournement apparent d’alliances achève la bulle historique du bloc atlantique, et signe définitivement la fin du rêve de paix perpétuelle dans un univers toujours plus démocratique de F. Fukuyama. La « mort cérébrale » annoncée de l’OTAN n’est certes pas entérinée, mais la fracture ouvre un chantier de questions et d’urgences qui dépassent la seule notion de défense.
Ainsi puisque nous sortons « malgré nous » d’une forme de vassalité qui ne disait pas son nom vis-à-vis de la tutelle américaine, il devient nécessaire de prétendre à restaurer l’autonomie européenne pleine et entière. Faisant de cette fracture le point de retour de l’Europe comme puissance de pleine souveraineté. Se dessine possiblement ainsi un espace d’autonomie stratégique plus profond si l’Europe s’en donne les moyens. Il faut pour cela accepter de revisiter ce que veut dire souveraineté pour l’Europe.
Si la situation en Ukraine et les enjeux les plus immédiats de défense et de sécurité du continent sont au cœur des esprits, l’affirmation de souverainetés européennes ne se limite pas à cela. Si être souverain se définit négativement comme « ne pas être l’objet d’un autre souverain », la maitrise de notre accès à l’énergie, aux médicaments, notre sécurité alimentaire ou la maîtrise des moyens digitaux terrestres et spatiaux d’accès à l’information en sont des composantes toutes aussi essentielles.
Affirmer ainsi une politique de souveraineté européenne suggère de démultiplier de nombreuses facettes, qui par leur coût comme par leurs enjeux de gouvernance et de subsidiarité mènent très vite à des impasses budgétaires, monétaires, politiques ou temporelles, sauf à faire un pas en avant déterminant dans l’intégration européenne.
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