Cet anniversaire aurait dû être un moment de célébration. Il est symbolisé par la suspension de la seule réforme menée sous l’ère Macron de cette institution, et par une alerte de la Cour des comptes du risque de sa cessation de paiement dès 2026 (rapport de mai 2025).
Depuis la fin des années 90, la France a abordé le risque social de la dépendance principalement par la création de plus de 7.000 Ehpad et l’instauration d’un statut d’aidants. L’entourage familial se transforme en auxiliaires de vie au domicile, jusqu’à l’épuisement de l’aidant et/ou de la personne âgée ; moment où l’entrée en l’Ehpad devient incontournable. D’autres solutions, comme les services à domicile et la création de résidences intermédiaires, ont émergé, mais restent davantage supplétives que stratégiques dans le système actuel.
Le 4 octobre 1945, la signature des ordonnances créant la sécurité sociale par le Gouvernement provisoire de la République française marque un tournant historique. Soutenue par la forte croissance économique des Trente glorieuses, financée par le travail et assise sur la solidarité et la mutualisation des risques sociaux, ce modèle social a permis un progrès social sans précédent dans notre pays.
Le projet de loi sur l’aide à mourir revient en examen au Parlement le 12 mai 2025. Deux propositions de loi distinctes, une sur les soins palliatifs et l’autre sur l’aide à mourir, devraient être examinées et soumises au vote courant mai 2025. La version proposée sur l’aide à mourir reprend une part substantielle des amendements issus des débats parlementaires de 2024. Si ces derniers ont été jugés constructifs, ils ont curieusement ignoré la question économique de la fin de vie et son impact social.
Standard & Poor’s et Fitch ont envoyé, au premier trimestre de cette année, à une France surendettée et à faible croissance économique, un ultime avertissement avant la dégradation de sa note de crédit. Tout juste cinq ans après le Covid, force est de constater que nos hôpitaux n’ont jamais été aussi fragiles, la désertification médicale à son plus haut et notre secteur pharmaceutique en plein trouble. Aucune réorganisation de la gouvernance de la santé publique n’a été effectuée malgré les multiples défaillances repérées dans la période Covid.