Tous pauvres, tous égaux

Avec rigueur et précision, et un regard sans concession, notre contributeur Fabrice Baumgartner, pointe du doigt démagogie et à-peu-près dans les dérives journalistiques. Notre confrère de RMC se voulant parangon de vertu c'est fait prendre à son propre jeu en étant un inutile donneur de leçons.

Le 29 octobre, le journaliste Alain Marschall interrogeait sur RMC le président du Rassemblement national, Jordan Bardella.  Entre autres questions, il lui a demandé s’il était exact que les droits d’auteurs de son ouvrage « Ce que je cherche » lui avaient rapportés la somme de 700 000 euros.  Jordan Bardella n’a pas confirmé, mais a demandé en retour au journaliste s’il était disposé à dire le montant de son salaire, ce que ce dernier a fait.

Il n’est pas nouveau que le rapport des Français à l’argent et à la richesse soit « compliqué », comme on le dit pudiquement de ceux qui sont irrémédiablement brouillés. Mais ce court échange mérite quand même que l’on s’y attarde un instant. Tout d’abord pour la justification de sa question par le journaliste. Car après tout, le montant des droits d’auteurs perçus par un responsable politique paraît de peu d’intérêt pour connaître son programme, savoir ce qu’il souhaite pour son pays, ou juger de sa compétence ou de son honnêteté. Autrement dit, pour savoir si l’on souhaite voter pour lui ou pas. Or c’est à ces questions que les médias devraient aider à répondre s’ils prenaient au sérieux leur rôle – qui est essentiel – dans le bon fonctionnement d’une démocratie.