Partager cet article
Il était l’homme qui, comme Socrate vingt-cinq siècles plus tôt, voulait tracer son chemin en dehors des coteries et alliances parfois délétères. Il cherchait une parole autre. Face à lui : des calculs plus que des convictions. A-t-il éprouvé un vertige devant « l’Himalaya de difficultés » qu’il évoquait au début de son chemin de croix ?... Restent de profonds regrets, comme l’évoque Benjamin Djiane dans la tribune qu’il signe pour Sans doute, ce matin.
Alors qu’il avait tant voulu ce poste, François Bayrou n’aura tenu que neuf mois à Matignon… Neuf mois à tenter d’incarner une vérité, une boussole morale, une constance face aux secousses de la vie politique. Neuf mois pour, finalement, admettre, dans un mouvement qui ressemble malheureusement à une fuite, que le radeau, qui pouvait sauver la France, n’était pas le sien.Son arrivée avait suscité de l’attente, presque de la curiosité. Après plusieurs tentatives pour devenir numéro 1, François Bayrou accédait finalement au poste de numéro 2.
Finir Premier ministre, alors qu’il se rêvait Président : l’homme semblait s’être fait une raison. On l’imaginait en sage, en garant d’une forme d’authenticité, toute terrienne – lui, qui s’est souvent peint en paysan – capable de ramener un peu de clarté dans le brouillard d’un pouvoir chahuté. Il voulait être celui qui allait éviter le naufrage. Mais la mer était trop agitée, les vents contraires étaient trop violents. Ou le vieux capitaine finalement n’avait pas le pied marin…
Article réservé aux abonnés
Pour lire la suite, abonnez-vous
Profitez d'un accès illimité à l'ensemble de nos contenus en ligne et toutes nos newsletters.
Découvrir nos abonnements